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© AFP/Luk BENIES
Silvan Dillier n'arrive pas à y croire, mais il a bien remporté la 6e étape du 100e Giro d'Italia, le 11 mai 2017 à Terme Luigiane
Dans sa longue remontée de la botte italenne, le Giro s'est donné un vainqueur suisse, Silvan Dillier, qui a mené une échappée de quelque 200 kilomètres pour gagner la 6e étape, jeudi, à Terme Luigiane (sud).
Si le cyclisme italien attend toujours son premier succès malgré sa supériorité numérique (45 coureurs), la Suisse, qui aligne trois représentants, a touché la cible. Grâce à Dillier, un coureur de 26 ans qui a remercié... son ancien leader de la formation BMC, le Belge Philippe Gilbert .
"Il nous a beaucoup appris quand il était dans l'équipe", a déclaré Dillier, au comble de la joie après ce qu'il a qualifié de "plus beau succès" d'une carrière entamée fin 2013. Il est vrai que le final de Terme Luigiane, une large rampe de 2 kilomètres à 5,3 %, plus pentue dans les derniers hectomètres, était idéale pour un puncheur tel que Gilbert, ou son rival Valverde.
Pour gagner cette première étape sur le continent au sortir des journées dans les îles (Sardaigne, Sicile), Dillier s'est mêlé à une échappée de cinq coureurs formée dans la première partie du parcours. Le quintette s'est réduit dans le final à un trio qui s'est disputé la victoire, fort d'un avantage qui s'élevait encore à 3 minutes aux 15 kilomètres.
L'Autrichien Lukas Pöstlberger, premier maillot rose de cette 100e édition, a cédé le premier dans le sprint en côte. Le Belge Jasper Stuyven, un rude adversaire, vainqueur d'étape dans la Vuelta 2015, a réagi avec un temps de retard à l'attaque de Dillier et a échoué à le remonter.
Maigre consolation pour Stuyven, il s'est rapproché du Colombien Fernando Gaviria toujours en tête du classement par points. A défaut d'être un sprinteur, le Belge présente un profil de coureur de classiques, à même d'inscrire des points dans nombre d'étapes.
- D'une mer à l'autre -
"J'avais coché cette étape. Il n'y a pas beaucoup d'occasions de ce genre", a regretté Stuyven, quatrième du dernier PARIS-ROUBAIX, après l'arrivée dans la station thermale calabraise. "Mais le final, à 8%, était un peu pentu pour moi".
Avec un retard d'une quarantaine de secondes, les favoris du Giro ont franchi la ligne roue dans roue, sans écart notable au classement général. Tout juste a-t-on pu constater que le porteur du maillot rose, le Luxembourgeois Bob Jungels, affiche une présence qui doit le laisser aux commandes jusqu'à dimanche prochain, jour de l'arrivée au Blockhaus.
"Nous voulions garder le maillot et si possible gagner l'étape avec Gaviria. Mais, finalement, on n'a pas eu à travailler", s'est réjoui Jungels en relevant cependant que le final de l'étape était "stressant" à cause des nombreux virages en surplomb du littoral de la mer Tyrrhénienne.
© AFP/Philippe MOUCHE
Tour d'Italie 2017: le parcours
Vendredi, les sprinteurs disposent d'une nouvelle opportunité dans la 7e étape (224 km) qui conduit de Castrovillari à Alberobello, dans le talon de la botte, après avoir longuement longé le golfe de Tarente dans la mer Ionienne.
L'arrivée est jugée dans la petite ville des Pouilles réputée pour ses "trulli", les petites habitations en pierre inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco.
- L'Italie toujours en échec -
Le cyclisme italien, toujours en quête de victoires après les six premières étapes du Giro, n'a vécu qu'un seul précédent comparable dans l'histoire de son grand tour national.
En 2010, les Italiens avaient dû attendre la... 12e journée de course pour voir un des leurs, Filippo Pozzato , s'imposer à Porto Recanati dans une étape individuelle.
Dans leur bilan, les statisticiens du Giro prennent seulement en compte les victoires individuelles (hors contre-la-montre par équipes).
Pour les Suisses, le succès de Dillier est à marquer d'une pierre blanche. C'est le deuxième de l'un de leurs représentants au XXIe siècle, sept ans après la victoire du grimpeur Johan Tschopp au Passo Tonale, toujours en 2010.