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A 23 ans, l'Italien Fabio Aru s'est révélé dimanche sur les hauteurs de Montecampione pour gagner en solitaire la 15e étape d'un Giro commandé par le Colombien Rigoberto Uran .
En passe de devenir une course-poursuite entre Uran et son compatriote Nairo Quintana , qui lui a de nouveau repris une vingtaine de secondes dans le final, le Giro toujours orphelin de Marco Pantani s'est découvert un jeune grimpeur italien, un Sarde passé professionnel seulement fin 2012.
Fils d'un agriculteur et d'une institutrice, Aru se réclame de son île natale ("on parle sarde à la maison", dit-il) et souligne son attachement à la mer, distante de 40 kilomètres de chez lui ("je l'ai dans les gènes"). Mais c'est dans la montagne qu'il s'exprime, au bénéfice d'un gabarit léger et d'une préparation en altitude suivie comme tant d'autres sur les pentes du volcan Teide aux Canaries.
Dans l'ascension de Montecampione (19,4 km à 7,6 %) où Pantani s'était imposé en 1998, Aru a attendu les 3 derniers kilomètres pour passer à l'attaque. Uran l'a suivi dans un premier temps et le duo est revenu sur le Français Pierre Rolland et le Colombien Fabio Duarte qui avaient pris les devants.
Mais aucun de ses compagnons n'a pu garder la roue d'Aru quand le Sarde a accéléré encore avant que Nairo Quintana fasse la jonction. Sur la ligne, installée à l'altitude de 1665 mètres au-dessus du Val Camonica, il a exulté pour fêter le premier succès de sa carrière.
- Uran: "Tout va bien" -
Uran, qui avait abandonné 25 secondes la veille à l'arrivée au sanctuaire d'Oropa, a semblé plus à l'aise sur les pentes de Montecampione. Mais il a de nouveau faibli sur la fin pour laisser de nouveau une vingtaine de secondes à Quintana, lequel s'est rapproché au classement général. Il reste toutefois à 2 min 40 sec.
"Aru allait trop fort, j'ai préféré le laisser partir", a réagi à chaud Uran. "Tout va bien: à une semaine de l'arrivée, j'ai le maillot rose, je suis devant".
Le Colombien a repris du temps à son suivant au classement, l'Australien Cadel Evans , qui a lâché prise dans les derniers kilomètres. "J'ai payé mes efforts sur la fin", a reconnu l'Australien de 37 ans, pointé désormais à plus d'une minute.
Autre perdant de Montecampione, l'Italien Domenico Pozzovivo a connu un jour-sans. Le grimpeur du Sud s'est accroché au groupe d'Evans (avec Kelderman et Kiserlovski) pour limiter la perte à 1 min 13 sec par rapport au vainqueur, transformé illico en nouvelle coqueluche du cyclisme italien.
"Je me découvre dans le Giro, je suis là pour apprendre", a reconnu Aru, qui s'était dévoué pour ses débuts l'an passé (42e au classement final) au service du futur vainqueur, le Sicilien Vincenzo Nibali .
Aru, venu tard au cyclisme sur route après avoir pratiqué le tennis, puis le VTT et le cyclo-cross, s'est présenté au départ du Giro avec seulement 13 jours de course. "Mais, depuis novembre, je m'entraîne dans cet objectif", dit-il. A Montecampione, il a accédé à la quatrième place du classement, à 2 min 24 sec d'Uran et à seulement 34 secondes du podium (Majka 3e).