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© AFP/JOSE JORDAN
Le coureur de la Lampre Valerio Conti vainqueur en solitaire de la 13e étape de La Vuelta, le 2 septembre 2016 à Urdax
Une échappée fleuve de 200 km, un peloton arrivé avec une demi-heure de retard... A la veille de l'étape reine dans les Pyrénées françaises, les favoris ont musardé vendredi sur le Tour d'Espagne, laissant Valerio Conti remporter en solitaire la 13e étape à Urdax-Dantxarinea.
Entre l'arrivée du prometteur coureur italien de 23 ans (Lampre) et celle du maillot rouge Nairo Quintana (Movistar), 33 minutes et 54 secondes se sont écoulées, un écart inhabituel dans une course aussi prestigieuse.
Mais après plusieurs journées de bagarre, les principaux leaders avaient semble-t-il décidé d'une trêve tacite sur les routes du Pays basque et de la Navarre.
Résultat, la plus longue étape de l'édition 2016 avec 213,4 km a été escamotée: aucun des 12 hommes présents dans l'échappée du jour n'était dangereux au classement général et tous ont reçu un bon de sortie à la veille d'une journée de haute montagne programmée samedi entre Urdax-Dantxarinea et le sommet du col d'Aubisque en France.
"Ces derniers jours, le rythme a été très rapide et les organismes se fatiguent beaucoup", a plaidé Quintana. "Notre stratégie aujourd'hui était de laisser partir une échappée avec des coureurs ayant perdu beaucoup de temps, pour que demain (samedi) mes équipiers puissent mieux m'accompagner jusqu'à l'ascension finale."
Partis pour une aventure de près de 200 km, les échappés ont eu tout loisir de se disputer la victoire d'étape. Et à ce jeu-là, c'est Conti qui s'est montré le plus malin. L'Italien a faussé compagnie à ses adversaires dans les vingt derniers kilomètres et, résistant à ses poursuivants, il est allé cueillir la plus belle victoire de sa jeune carrière professionnelle.
- Scènes pittoresques -
"Nous savions que l'échappée allait aller au bout parce que nous disposions d'une belle avance", a commenté Conti au micro de la télévision espagnole Teledeporte. "J'ai attaqué de toutes mes forces et j'ai ensuite donné tout ce que j'avais."
Le Suisse Danilo Wyss (BMC) a pris la deuxième place à 55 secondes, devant le Russe d'origine ouzbèque Sergey Lagutin (Katusha), qui s'était imposé samedi dernier lors de la 8e étape.
Etait-ce la douceur de l'été basque ? La perspective d'affronter une étape monstre samedi ? Toujours est-il que le spectateur s'est ennuyé ferme et qu'on a vu des scènes assez pittoresques pour une étape de grand Tour, tels ces coureurs prenant le temps d'étirer leurs jambes ou de discuter en queue de peloton.
Sans même sprinter pour la 13e place, tous les favoris sont arrivés groupés sur la ligne, renvoyant à samedi les velléités d'en découdre.
Il est vrai que le programme de la 14e étape s'annonce particulièrement corsé: courue sur 196,1 km dans les Pyrénées françaises, le peloton enchaînera trois cols de 1re catégorie (Inharpu, Soudet, Marie-Blanque) et une arrivée au sommet du col d'Aubisque (hors catégorie).
Les écarts en tête du général étant restés figés vendredi, le Colombien Quintana a toujours 54 sec d'avance sur le Britannique Chris Froome (Sky), 1 min 05 sec sur l'Espagnol Alejandro Valverde (3e, Movistar) et 3 min 08 sec sur l'Espagnol Alberto Contador (5e, Tinkoff). Mais tout pourrait être remis en cause samedi sur les pentes de l'Aubisque, voire dimanche au sommet de la station espagnole d'Aramon Formigal.