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Le Tour d'Espagne tiendra-t-il ses promesses? L'édition 2015 propose une spectaculaire revanche entre le récent vainqueur du TOUR DE FRANCE Chris Froome, en quête de doublé, et les battus de juillet, mais elle commencera mal avec une 1re étape escamotée samedi à Marbella (Andalousie).
. Un rêve de doublé
Un mois après son deuxième sacre à Paris (après 2013), Froome s'attaque pendant trois semaines (22 août-13 septembre) à un immense défi sur les 3.357 km de cette Vuelta, qui fête à la fois sa 70e édition et son 80e anniversaire.
A ce jour, seuls Jacques Anquetil en 1963 et Bernard Hinault en 1978 ont réussi la même année le doublé Tour-Vuelta. Un tel exploit donnerait une toute autre allure au palmarès de Froome, transformant une saison réussie en année inoubliable.
"J'ai déjà atteint l'objectif de ma saison, gagner le TOUR DE FRANCE, et j'étais encore motivé pour essayer la Vuelta. Mais je suis réaliste quant aux circonstances, je ne suis pas dans la même forme qu'au début du Tour", a expliqué Froome vendredi.
Malgré tout, "Froomey" nourrit une affection particulière pour la Vuelta, où il s'est révélé en 2011 (2e) et a souvent brillé (4e en 2012, 2e en 2014).
Et le parcours 2015 est à la mesure du Britannique, avec huit arrivées au sommet, toutes inédites, et un long contre-la-montre individuel à quatre jours de l'arrivée à Madrid (38,7 km).
. Un plateau de qualité
Rarement le plateau du troisième grand Tour de la saison aura été aussi prestigieux: la Vuelta accueille cette année les quatre premiers du dernier TOUR DE FRANCE avec également Nairo Quintana (2e), Alejandro Valverde (3e) et Vincenzo Nibali (4e).
Après fait trembler Froome au Tour cette année, le Colombien (Movistar) peut viser haut à Madrid, au même titre que son équipier Valverde, vainqueur de la Vuelta 2009 et présent cinq autres fois sur le podium.
Nibali (Astana), lui, s'avance revanchard: le vainqueur du Tour 2014, du Giro 2013 et de la Vuelta 2010 doit faire oublier sa performance mitigée dans la Grande Boucle.
Mais d'autres figures peuvent émerger dans cette course d'usure: Joaquim "Purito" Rodriguez (Katusha), les Astana Fabio Aru et Mikel Landa, respectivement 2e et 3e du Giro en mai, ou encore l'Américain Tejay Van Garderen (BMC), contraint à l'abandon au Tour alors qu'il était troisième du classement général.
Dans une moindre mesure, citons aussi Geraint Thomas (Sky), Dan Martin (Cannondale) ou Pierre Rolland (Europcar), capables de viser un Top 10 à Madrid.
. Un passage obligé
Dans leur préparation en vue des classiques de fin de saison et du Mondial de Richmond (Etats-Unis, 19-27 septembre), plusieurs sprinteurs ont rendez-vous en Espagne.
Trois se détachent: le Slovaque Peter Sagan , l'Allemand John Degenkolb et le Français Nacer Bouhanni s'écharperont dans les arrivées groupées.
Mais les chasseurs d'étapes seront aussi des coureurs passe-partout: Sylvain Chavanel , Simon Gerrans , Luis Leon Sanchez ou Fabian Cancellara devraient être à l'affût.
. Une 1re étape escamotée
Un contre-la-montre par équipes de 7,4 km empruntant notamment une étroite passerelle en bois et un chemin de terre au sol meuble: tel est programme de la 1re étape samedi entre Puerto Banus et Marbella.
La dangerosité du tracé a créé une telle polémique que le jury a été contraint vendredi de mettre entre parenthèses la 1re étape. Conséquence: les temps enregistrés ne compteront pas pour le classement général, ce qui escamote d'entrée l'un des temps forts de l'épreuve.
"C'est dommage pour la course mais la sécurité doit primer", a réagi Chris Froome. "Rouler sur des promenades de moins de deux mètres de large, avec une équipe de neuf coureurs lancés à 60 km/h, sur de la terre, ce n'est pas sûr", a souligné le Britannique.
Reste à espérer que la suite du spectacle soit d'une meilleure tenue.