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Peter Sagan a fait briller le maillot arc-en-ciel de champion du monde, dimanche, dans le TOUR DES FLANDRES dont il a enlevé la 100e édition devant la référence de l'épreuve, le Suisse Fabian Cancellara .
"Sagan était très fort et je ne suis pas Superman", a déclaré Cancellara qui espérait, pour sa dernière participation à une course qu'il a gagnée trois fois, accrocher seul le record de victoires.
"Deuxième, ce n'est pas premier, ce n'est pas l'histoire", a soupiré "Spartacus", qui dispute son ultime saison dans le peloton professionnel et rêve d'accrocher un dernier "monument" à son palmarès. Peut-être dimanche prochain, dans PARIS-ROUBAIX, où il retrouvera Sagan et le Belge Sep Vanmarcke qui a complété le podium (3e) à Audenarde.
Dans les Flandres, les trajectoires se sont croisées, trois ans après la victoire du Suisse devant le Slovaque au bénéfice d'une puissance supérieure dans les monts.
A 35 ans, Cancellara a trouvé cette fois son maître dans une course menée à bonne allure (41,4 km/h sur les 255 km) sous un soleil printanier.
- Bras de fer impressionnant -
Le Bernois n'a pas réagi à la première accélération de Sagan dans le raide Taaienberg, à une trentaine de kilomètres de l'arrivée, derrière le Polonais Michal Kwiatkowski . Il a attendu la troisième et dernière ascension du Vieux Quaremont, une douzaine de kilomètres plus loin, pour se lancer dans une course-poursuite qui lui a seulement valu une place honorifique.
A l'avant, seul Vanmarcke a réussi à suivre Sagan dans cette 17e et avant-dernière montée. Mais le Belge a été débordé sur les pentes de l'ultime difficulté, le Paterberg, à 13 kilomètres de la ligne.
Sur le haut, il a été rejoint par Cancellara. Sans que le duo, mené le plus souvent par le Suisse, puisse ensuite revenir sur le champion du monde, vainqueur de l'impressionnant bras de fer engagé.
Facétieux, le Slovaque a gratifié le public de sa désormais classique roue arrière après avoir franchi la ligne, au grand plaisir de la foule. Vingt-cinq secondes plus tard, Cancellara s'est présenté en roue libre, en levant les bras, pour faire ses adieux au TOUR DES FLANDRES, l'un des cinq monuments du cyclisme (avec Milan-Sanremo, PARIS-ROUBAIX, Liège-Bastogne-Liège et le Tour de Lombardie).
- Digne de son centenaire -
L'histoire de la course s'est ainsi enrichie d'un nouveau chapitre digne de son centenaire dans une édition qui a attendu la dernière heure pour enthousiasmer son public. Auparavant, les chutes avaient éliminé différents prétendants plus ou moins sévèrement blessés (clavicule fracturée pour Van Avermaet, contusions pour Démare).
Avant Sagan, quatre coureurs seulement (Bobet, Van Looy, Merckx et Boonen) étaient parvenus à gagner le "Ronde" avec le maillot de champion du monde. C'est dire la dimension de la victoire du coureur de l'équipe Tinkoff qui a pris, depuis son titre mondial de Richmond (Etats-Unis), une assurance supplémentaire. A 26 ans, il s'impose comme la nouvelle référence dans les classiques.
Le Slovaque, dont les supporters estiment qu'il rajeunit l'image du cyclisme (avant le départ, il est sorti de son bus au son de la musique de Star Wars), n'a pas oublié après l'arrivée d'évoquer les événements tragiques qui ont touché dernièrement le peloton: "Je dédie ma victoire aux deux coureurs (Antoine Demoitié, Daan Myngheer) morts le week-end dernier."