© AFP/Luk Benies
L'Espagnol Joaquin Rodriguez lors du Tour de Lombardie, qu'il a remporté le 29 septembre 2012.

"Purito" (petit cigare) Rodriguez a enflammé le final du Tour de Lombardie, samedi, malgré une pluie battante, pour devenir le premier Espagnol vainqueur de la grande classique italienne en plus de cent ans d'histoire.

Les chutes qui ont éliminé ou affaibli plusieurs favoris ont ouvert la route à ce triomphe espagnol, doublé de la deuxième place de Samuel Sanchez . Le champion du monde, le Belge Philippe Gilbert , a abandonné à quelque 80 kilomètres de l'arrivée, l'Italien Vincenzo Nibali a perdu pied après avoir lui aussi tâté de la chaussée lombarde, ultra-glissante en cette journée pluvieuse.

"Le plus important est de n'avoir rien de cassé", a réagi Gilbert pendant que Rodriguez exprimait sa joie sous le déluge noyant Lecco et transformant les coureurs en silhouettes fuligineuses.

A 33 ans, le Catalan a enlevé la deuxième classique de sa carrière, la deuxième d'une saison qu'il va terminer au rang de numéro un au classement du WorldTour (1re division).

"Ca couronne une saison parfaite", s'est réjoui le chef de file de l'équipe Katusha, vainqueur de la Flèche Wallonne en avril puis deuxième du Giro et troisième de la Vuelta après avoir longtemps porté le maillot de leader dans ces deux grands tours.

Le grimpeur espagnol a réalisé ce que son compatriote Alberto Contador visait lui aussi. Il a attendu la partie la plus sévère de la dernière côte, la Villa Vergano, à 10 kilomètres pour porter son attaque.

"On s'attendait à ce qu'il attaque, lui ou Contador", a reconnu le Colombien Rigoberto Uran , troisième finalement comme en 2008. "Mais c'était impossible de suivre".

Derrière lui, Contador et les premiers poursuivants, parmi lesquels trois Colombiens (Uran, Henao, Quintana), ont tardé à s'organiser et ont vu revenir d'autres coureurs (Mollema, Zaugg, Kessiakoff, S. Sanchez). Nanti d'une quinzaine de secondes d'avance, Rodriguez a eu le temps de savourer son succès, son dixième de l'année 2012.

"Je ne pensais pas pouvoir arriver seul, je m'attendais à devoir disputer un sprint avec Contador et Nibali", a exulté le vainqueur qui a ajouté avoir voulu tourner au plus vite la page du Championnat du monde de Valkenburg (Pays-Bas): "Je voulais me racheter. Dimanche dernier, je n'avais pas de mauvaises sensations mais ce n'était pas possible de faire la différence."

Cette 106e édition, longue de 251 kilomètres et très éprouvante de l'avis de ses rescapés (54 sur 197 au départ), a mis en valeur le jeune français Romain Bardet , qui s'est intégré dans une échappée matinale pour franchir en tête le mur de Sormano, la nouveauté du parcours (près de 2 km à plus de 15 % de pente).

Déjà remarqué en avril dans l'AMSTEL GOLD RACE, le néo-pro de 21 ans s'est retrouvé seul à l'avant sur plus d'une trentaine de kilomètres avant d'être rejoint dans le Ghisallo, à 51 kilomètres de l'arrivée.

Radieux à sa descente du podium, Rodriguez a évoqué la saison prochaine sans se risquer sur son programme: "Je vais continuer à travailler le contre-la-montre, c'est le domaine dans lequel je peux progresser. Le Giro ? J'aimerais le courir. On m'a dit qu'il serait apparemment très difficile, comme le TOUR DE FRANCE d'ailleurs. Mais c'est l'équipe qui décidera."

Classement officiel de la 106e édition du Tour de Lombardie, courue samedi de Milan à Lecco:

1. Joaquim Rodriguez (ESP/KAT), les 251 km en 6 h 36:27.

(moyenne: 37,987 km/h)

2. Samuel Sanchez (ESP/EUS) à 09.

3. Rigoberto Uran (COL/SKY) 09.

4. Mauro Santambrogio (ITA/BMC) 09.

5. Sergio Henao (COL/SKY) 09.

6. Ryder Hesjedal (CAN/GRM) 09.

7. Bauke Mollema (NED/RAB) 09.

8. Oliver Zaugg (SUI/RSH) 09.

9. Alberto Contador (ESP/SAX) 09.

10. Fredrik Kessiakoff (SWE/AST) 09.