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Alexis Vuillermoz, vainqueur samedi au sommet de Mûr-de-Bretagne devant tous les cadors du Tour, se considère comme "un miraculé" du cyclisme, un an et demi après avoir failli mettre fin à sa carrière sur route pour des raisons économiques.
Heureusement pour lui et le cyclisme français, cet ancien vice-champion du monde espoirs de VTT (2009) a pu compter sur un mécène, Daniel Germond.
Cet homme d'affaires, jurassien comme lui, a pris son salaire en charge pour qu'il puisse intégrer l'équipe AG2R La Mondiale début 2014, quelques mois après la disparition de l'équipe Saur-Sojasun qui l'employait.
"Une carrière ça tient à rien. Pour des raisons purement économiques, j'aurais pu devoir renoncer à la route", explique Vuillermoz, par ailleurs titulaire d'un Master banque et assurance.
"En quelque sorte, je suis un miraculé", rigole ce coureur explosif qui dispute sa troisième saison chez les pros.
A 27 ans, Alexis Vuillermoz est quasiment un novice. Après quelques années consacrées au VTT, il débarque dans le peloton en 2013 chez Saur-Sojasun. Ses capacités physiques sautent au yeux du manager Stéphane Heulot qui le sélectionne illico pour le TOUR DE FRANCE.
Malgré son manque d'expérience, Vuillermoz termine 46e.
La saison suivante, chez AG2R, il dispute le Giro en qualité d'équipier. Sur les routes d'Italie, ses qualités de grimpeur l'emmènent à la 11e place finale.
- Gagner pour son père -
De retour sur le TOUR DE FRANCE, le Jurassien est appelé cette année à soutenir les leaders de l'équipe, Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud.
Mais sa troisième place lors de l'étape du mur de Huy, lundi dernier, lui permet d'obtenir un rôle libre samedi en Bretagne. Ses directeurs sportifs ne regrettent pas ce choix.
"Alexis, on ne sait pas où il va nous emmener, s'exclame le directeur sportif Julien Jurdie à l'arrivée. Et dire qu'il est toujours occupé à apprendre son métier. Dans le peloton, il est encore parfois un peu perdu. Il est demandeur de beaucoup de conseils. Mais il apprend vite".
"Et c'est aussi et surtout un garçon attachant qui ne laisse jamais tomber les bras, dit Jurdie à l'AFP.
Les coups du sort n'ont pas épargné Vuillermoz. Avant la période difficile de la disparition de Saur-Sojasun, l'ancien sociétaire du CC Etupes avait connu une saison quasi blanche en 2011 en raison d'un virus avant de perdre son père, sa grand-mère et son grand-père l'année suivante.
Samedi, sur le podium, il a d'ailleurs pensé très fort à son père: "un passionné de vélo qui doit être très fier de moi aujourd'hui. J'aurais tellement voulu qu'il vive ça...".
Les épreuves grandissent parfois les hommes. Et chez AG2R, on est convaincu que Vuillermoz a l'étoffe d'un futur patron.
"Il va s'affirmer dans les années à venir comme un grand leader sur les courses d'une semaine et sur des courses comme la Flèche wallonne ou Liège", assure Jurdie.
Mais avant cela, l'équipier qu'il est toujours se mettra ces prochains jours au service de Romain Bardet et Jean-Christophe Péraud.
"Il sera notre lieutenant dans la haute montagne pour les accompagner. Ce sera son boulot à partir de mardi".