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© AFP/Pascal Guyot
L'Italien Matteo Trentin (Omega Pharma) victorieux sur la ligne d'arrivée de la 14e étape du TOUR DE FRANCE, le 13 juillet 2013 à Lyon
L'ombre gigantesque du Ventoux, le rendez-vous de dimanche, a dissuadé les "gros bras" du TOUR DE FRANCE de batailler sur la route de Lyon où l'Italien Matteo Trentin a enlevé samedi la 14e étape au bout d'une longue échappée, la première qui ait réussi depuis le départ de Corse.
A la veille d'attaquer le Géant de Provence, Chris Froome, toujours maillot jaune, et ses adversaires ont observé une trêve tacite. Mais l'étape traversant les monts du Lyonnais a été conclue à une moyenne élevée, près de 45 km/h, tant les candidats aux succès d'étape sont nombreux dans le peloton du Tour.
"Il n'y a pas d'étape tranquille dans le Tour", a rappelé le Britannique, mis à mal 24 heures plus tôt par l'équipe de l'Espagnol Alberto Contador à l'approche de Saint-Amand-Montrond. De fait, le peloton a parcouru 94 kilomètres dans les deux premières heures de course avant de laisser partir l'échappée forte de 18 coureurs.
Dans ce groupe qui ne s'est déchiré que dans le final, suite à l'attaque de Julien Simon, Trentin a eu la malice de se faire oublier. L'habituel avant-dernier wagon du train de Mark Cavendish a surgi seulement dans les 50 derniers mètres pour signer le premier succès italien dans le TOUR DE FRANCE depuis Alessandro Petacchi en 2010.
En tête du peloton, distancé de plus de 7 minutes par l'échappée, quatre coureurs de Sky (Stannard, Siutsou, Kennaugh, Porte) entouraient Froome pour franchir la ligne. Comme un message voulant signifier la cohésion d'un groupe amoindri et affaibli mais doté d'un leader visiblement supérieur à tous ses adversaires jusqu'à présent en montagne.
© AFP/Jeff Pachoud
Le vainqueur de la 14e étape du TOUR DE FRANCE, l'Italien Matteo Trentin, 13 juillet 2013 à Lyon
Le maillot jaune, qui a fait l'impasse à Lyon sur la traditionnelle conférence de presse, a prévenu: "Une ascension comme le Ventoux, une étape de plus de 240 kilomètres, ça sera brutal, il n'y a pas d'autre mot." Et de lancer, comme une promesse: "Il y aura des écarts."
Pour avoir reconnu à plusieurs reprises la longue et spectaculaire ascension (20,8 km) menant de Bédoin à l'Observatoire au-dessus de la plaine de Provence, le Britannique sait qu'il a l'opportunité d'augmenter son avantage, sa marge de sécurité avant d'attaquer les Alpes.
A moins que ses adversaires choisissent d'anticiper le numéro prévisible de Froome dans cette très longue étape (242,5 km) descendant la vallée du Rhône, pour laquelle la météo annonce la grosse chaleur. Un aléa supplémentaire, et par conséquent un facteur d'incertitude, dans un peloton fatigué par deux semaines de course.
Qu'a-t-il manqué à Julien Simon pour signer la première victoire française ?
"Rien", répond Stéphane Heulot, le responsable de l'équipe Sojasun qui affiche le plus petit budget des 22 formations en lice mais certes pas la plus petite envie. Depuis le départ de Corse, ses coureurs ont été présents à 7 reprises dans l'échappée. "Mais on n'est pas là pour montrer le maillot, on est là pour gagner. Et, pour ça, on essaye de trouver des failles".
Le Breton, aussi entreprenant que méritant, est sorti à 15 kilomètres de l'arrivée, au sommet de la côte de la Duchère, l'avant-dernière difficulté du jour. Il a mis à profit un instant de flottement pour foncer, s'assurer un avantage maximal de 22 secondes et résister le long des quais du Rhône dans la traversée de Lyon. Avant d'être rejoint, suite au forcing du puissant coureur allemand Marcus Burghardt, par le Suisse Michael Albasini (2e de l'étape) sous la flamme rouge du dernier kilomètre.
L'interminable ligne droite (2100 mètres) menant au stade de Gerland a condamné le puncheur breton, qui n'avait jamais été aussi près du succès dans le Tour. "S'il y avait eu des virages...", a soupiré Julien Simon qui, à 27 ans, est l'un des très bons coureurs du peloton français, capable d'inquiéter les meilleurs spécialistes dans les arrivées en côte.
"Il a fait la course parfaite, a ajouté Heulot. Ça s'est joué à un poil de mouche ! Le Tour, c'est du très haut niveau. Tous les coureurs se sont livrés, on l'a vu avec des coureurs du calibre de Millar et Voigt (distancés dans le final)". L'analyse est juste. Mais le cyclisme français, incontestablement en progrès sur l'ensemble de la saison, attend toujours son premier succès d'étape (cinq succès l'an passé).
Classement de la 14e étape du TOUR DE FRANCE, disputée samedi entre Saint-Pourçain-sur-Sioule et Lyon:
1. Matteo Trentin (ITA/OPQ) les 191,0 km en 4h15:11.
(moyenne: 44,9 km/h)
2. Michael Albasini (SUI/ORI) à 0:00.
3. Andrew Talansky (USA/GRM) 0:00.
4. José Joaquin Rojas (ESP/MOV) 0:00.
5. Egoitz Garcia (ESP/COF) 0:00.
6. Lars Bak (DEN/LTB) 0:00.
7. Simon Geschke (GER/ARG) 0:00.
8. Arthur Vichot (FRA/FDJ) 0:00.
9. Pavel Brutt (RUS/KAT) 0:00.
10. Cyril Gautier (FRA/EUC) 0:00.
11. Julien Simon (FRA/SOJ) 0:00.
12. Jan Bakelants (BEL/RSH) 0:00.
13. Blel Kadri (FRA/ALM) 0:10.
14. Marcus Burghardt (GER/BMC) 0:10.
15. Imanol Erviti (ESP/MOV) 0:46.
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Classement général du TOUR DE FRANCE après la 14e étape, courue samedi entre Saint-Pourçain-sur-Sioule et Lyon:
1. Chris Froome (GBR/SKY) 55h22:58.
2. Bauke Mollema (NED/BKN) à 2:28.
3. Alberto Contador (ESP/SAX) 2:45.
4. Roman Kreuziger (CZE/SAX) 2:48.
5. Laurens ten Dam (NED/BKN) 3:01.
6. Jakob Fuglsang (DEN/AST) 4:39.
7. Michal Kwiatkowski (POL/OPQ) 4:44.
8. Nairo Quintana (COL/MOV) 5:18.
9. Jean-Christophe Péraud (FRA/ALM) 5:39.
10. Joaquim Rodriguez (ESP/KAT) 5:48.
11. Daniel Martin (EIR/GRM) 5:52.
12. Andrew Talansky (USA/GRM) 5:54.
13. Cadel Evans (AUS/BMC) 6:54.
14. Michael Rogers (AUS/SAX) 7:28.
15. Andy Schleck (LUX/RSH) 8:32.
16. Maxime Monfort (BEL/RSH) 10:16.
17. Alejandro Valverde (ESP/MOV) 12:10.
18. Rui Costa (POR/MOV) 14:22.
19. Daniel Navarro (ESP/COF) 14:50.
20. Sylvain Chavanel (FRA/OPQ) 14:57.