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Un boyau d'écart a privé le Slovaque Peter Sagan de la victoire dans la 7e étape du TOUR DE FRANCE qui a souri, vendredi à Nancy, à l'Italien Matteo Trentin.
Le final, très animé, a épargné le maillot jaune de l'Italien Vincenzo Nibali . Mais il a coûté cher aux deux représentants de la nouvelle vague américaine, Tejay Van Garderen , qui a lâché près d'une minute, et Andrew Talansky, à terre dans le sprint.
Sagan, qui s'est classé au plus mal cinquième depuis le départ de Leeds, a échoué une nouvelle fois à gagner. Grand favori de cette étape, le maillot vert du Tour a misé sur son punch pour riposter à l'attaque dans la dernière côte du Belge Greg Van Avermaet .
Mais le duo a été repris à l'approche de la flamme rouge par le premier groupe de poursuite. Sagan a trouvé les ressources pour surgir, tel un diable vert, dans le sprint sans parvenir toutefois à remonter Trentin.
"J'ai dit bravo à Peter, je pensais que c'était peut-être lui qui avait gagné", a reconnu le vainqueur.
Sur la ligne, l'Italien de l'équipe Omega Pharma, emmené par le Polonais Michal Kwiatkowski , a enlevé son deuxième succès, un an après s'être imposé à Lyon pour ses débuts dans le Tour à l'âge de 23 ans. A Nancy, il a procuré son premier succès à la formation belge, privée depuis la première étape de son chef de file, le Britannique Mark Cavendish .
Sagan, coude et genou gauche bandés après ses chutes des jours précédents, n'a pu que baisser la tête, d'autant que son équipe Cannondale a été largement mise à contribution tout au long de la journée.
Car le peloton est fatigué, usé par les sept premières journées de course, le stress et les blessures liées aux chutes. A l'exemple du champion de France Arnaud Démare, en mode survie jusqu'à la journée de repos mardi prochain à Besançon.
- Le danger des chutes -
"C'est dur physiquement et surtout nerveusement, encore plus que d'habitude", souligne le directeur sportif de l'équipe BMC, Yvon Ledanois. "Mais c'est une chance d'avoir eu autant de public sur les étapes. Je l'ai dit aux coureurs, ils n'auront pas souvent la chance de connaître ça. Mais la conséquence, c'est la fatigue. Les Vosges vont faire mal".
Avant de rejoindre les premiers cols, le Tour s'est offert en tout cas une longue (234,5 km) traversée de la Champagne et de la Lorraine pour rejoindre Nancy.
Une échappée de six coureurs, initiée par le champion de Suisse Martin Elmiger et le Tchèque Bartosz Huzarski, a été relayée par les Français Anthony Delaplace, Nicolas Edet et Alexandre Pichot avec l'Américain Matthew Busche. Le sextette s'est assuré un avantage de 4 min 20 sec avant que l'équipe de Sagan ne prenne les commandes du peloton.
La formation italienne a modulé la poursuite pour laisser à l'échappée un avantage de l'ordre d'une minute. Elle a rejoint les deux derniers rescapés de l'échappée, Huzarski et Elmiger, au seuil des 20 derniers kilomètres.
Les sprinteurs (Kittel, Démare, Degenkolb, Greipel) ont été décrochés quelques instants plus tard dans la petite côte de Maron où Thomas Voeckler a tenté en vain de sortir. Nibali s'est pointé à l'avant pour éviter les chutes, le danger principal de la première semaine du Tour.
Van Garderen, l'une des victimes du jour, s'est retrouvé à terre à 16 kilomètres de l'arrivée après avoir touché la roue d'un coéquipier alors qu'il était placé dans les premiers rangs du peloton.
Talansky, lui, a chuté lourdement dans la ligne droite finale après une autre chute qui a concerné plusieurs coureurs dans le dernier virage, aux 800 mètres. Dans le Tour, impitoyable, il faut d'abord survivre.