Happy Birthday : |
A défaut de Nairo Quintana , un autre Colombien, Jarlinson Pantano, a gagné dimanche l'étape du Grand Colombier, le grand col du Jura, sans danger pour le maillot jaune du TOUR DE FRANCE, le Britannique Chris Froome.
A Culoz, la bourgade au pied du Grand Colombier, les spectateurs ont applaudi le succès de Pantano, qui a disposé au sprint de son compagnon d'échappée, le Polonais Rafal Majka. Mais ils ont regretté qu'Alexis Vuillermoz, Jurassien d'origine, échoue à 6 secondes seulement du duo de tête au terme des 160 kilomètres.
L'étape, qui comportait six ascensions d'un dénivelé total supérieur à 4000 mètres, a laissé le haut du classement inchangé. A l'exception de l'Américain Tejay Van Garderen , qui a reculé de la sixième à la huitième place, au profit de Romain Bardet (6e) et de l'Australien Richie Porte (7e).
La course s'est jouée à deux échelons, comme souvent dans les étapes de montagne comportant plusieurs ascensions (six en l'occurrence). A l'avant, une échappée fleuve de trente coureurs a abordé le Grand Colombier avec huit minutes et demie d'avance sur le peloton. La victoire s'est jouée entre ses éléments les plus forts.
- Regrets français -
Majka, seul en tête au sommet du dernier col (lacets du Grand Colombier) après avoir distancé Pantano aux 20 kilomètres, a bien cru avoir course gagnée. C'était sans compter sur les qualités de descendeur du Colombien, un coureur méconnu qui évolue au plus haut niveau depuis l'an passé seulement.
"J'ai terminé troisième du Tour de l'Avenir gagné par Quintana", a rappelé Pantano. Un millésime fameux puisque neuf des dix premiers cette année-là jouent désormais les premiers rôles (dans l'ordre, Quintana, Talansky, Pantano, Slagter, Landa, Bardet, Matthews, Atapuma, Kelderman).
"L'an dernier, c'était surtout pour apprendre à courir au plus haut niveau. Cette année, j'ai progressé et j'ai commencé à gagner", a expliqué Pantano, qui a signé la 15e victoire colombienne dans le Tour et aussi la première d'un coureur de l'équipe IAM.
Depuis que son patron Michel Thétaz a annoncé sa probable disparition à la fin de la saison, la formation suisse a passé la vitesse supérieure. Etape du Giro (Kluge), étape au Tour de Suisse (Pantano) et maintenant étape du Tour, le rêve de son fondateur.
Pantano a coupé l'herbe sous le pied de Majka mais aussi des coureurs français, encore "fanny" après 15 étapes, bien qu'ils se soient mis en évidence en cette journée très ensoleillée.
Vuillermoz s'en voulait d'avoir pris la roue du Suisse Sébastien Reichenbach plutôt que celle du Colombien dans la première descente du Grand Colombier. Même s'il préférait insister sur sa forme retrouvée, de nature à convaincre le sélectionneur national Bernard Bourreau qui doit décider du nom du remplaçant de Thibaut Pinot pour les JO de Rio.
- Sérénité britannique -
Quant à Julian Alaphilippe , renaissant après ses difficultés des jours précédents, il ne pouvait que regretter amèrement un saut de chaîne survenu à une trentaine de kilomètres de l'arrivée. Le puncheur français était alors seul en tête, au bénéfice d'une descente rapide du Grand Colombier. Il a été flashé à 98,5 km/h!
Dans le peloton, Froome n'a jamais été mis en danger. Le porteur du maillot jaune, protégé en permanence par le Néerlandais Wouter Poels, a contrôlé la situation. Seul l'Italien Fabio Aru , suivi brièvement par l'Espagnol Alejandro Valverde , a tenté un démarrage dans l'enchaînement des lacets.
"Pour être honnête, je m'attendais à davantage d'attaques, surtout de la part de Movistar qui avait placé deux coureurs dans l'échappée. Valverde a essayé, Bardet aussi sur le haut de la dernière ascension, mais j'ai eu l'impression que personne n'avait les jambes pour réussir", a estimé le Britannique, visiblement serein.
Sagement, Bardet n'a pas insisté, faute de renfort venu de l'arrière. Le train imposé par Poels, le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège qui fait office de lieutenant en montagne pour Froome, avait découragé les attaquants.
"Pour l'instant, Froome est le plus fort et l'équipe Sky est en ce moment presque invincible", a résumé Adam Yates, le jeune Britannique toujours troisième au classement. Mais les Alpes restent à franchir à partir de mercredi.
Auparavant, la course fait un détour lundi par la Suisse et sa capitale fédérale. Pour les sprinteurs et les puncheurs, l'arrivée à Berne est la dernière occasion jusqu'aux Champs-Elysées dimanche prochain.