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Peter Sagan , le Hulk du peloton, a frôlé encore et toujours la victoire, vendredi, à Rodez, dans la 13e étape du TOUR DE FRANCE gagnée par le Belge Greg Van Avermaet .
"Je perds par ma faute. Je suis fâché. J'ai attendu, attendu... J'aurais dû relancer et je me suis rassis sur la selle", a regretté le Slovaque dont le surnom de Hulk est dû au super-héros qui devient vert quand il est énervé.
A l'arrivée, Sagan a récupéré le maillot vert du classement par points dont il avait été (virtuellement) dépossédé en cours d'étape par l'Allemand Andre Greipel lors du sprint intermédiaire. Sans pour autant consoler l'un des plus gros salaires du peloton.
"Si j'avais gagné, j'aurais marqué plus de points", a grogné le perdant du jour dont la liste impressionnante d'accessits défie l'entendement.
Pour le seul Tour 2015, le Slovaque a terminé quatre fois à la deuxième place et huit fois dans les quatre premiers alors que la course n'en est qu'à sa treizième journée. Le score se situe dans la continuité de l'année passée (quatre deuxièmes places et neuf fois dans le top 5).
Depuis son irruption tonitruante dans la Grande Boucle en 2012 (trois victoires d'étape), Sagan a accumulé les places d'honneur. A Rodez, il a porté son bilan à... quinze deuxièmes places. Série en cours ? Réponse peut-être dimanche à Valence, le prochain rendez-vous pour les sprinteurs puisque l'arrivée à Mende est promise aux puncheurs-grimpeurs.
Van Avermaet, qui souffre de la même difficulté à conclure, s'est gardé d'enfoncer le fer après s'être montré le plus fort dans la montée d'arrivée, un petit mur de 570 mètres (à 9,6 %).
Invité à donner un conseil à Sagan, le Belge a poliment décliné: "Sûrement pas. Sagan est l'un des coureurs les plus difficiles à battre, il n'abdique jamais. J'ai un énorme respect pour lui. La seule chose que je peux dire, c'est de toujours insister."
Les Français sont-ils passés près de la victoire ?
Au moins ont-ils montré un bel esprit de persévérance dans cette étape dite de transition, à tort selon les coureurs qui ont souligné la difficulté de supporter une pareille chaleur, jusqu'à 40 degrés dans l'air (et 60 degrés au sol). Trois d'entre eux, Cyril Gautier , Pierre-Luc Périchon et le "local" Alexandre Geniez, étaient présents dans l'échappée lancée dès le départ de Muret, à... 198 kilomètres de l'arrivée.
Geniez, qui manque de fraîcheur après son Giro réussi (9e), a payé la fatigue en fin de parcours. Mais Gautier a tenu bon, avec le Néerlandais Wilco Kelderman et le Belge Thomas De Gendt, jusqu'à 350 mètres de la ligne.
"Ils étaient plus nerveux que moi. Je pensais tenter ma chance quand ils allaient se rasseoir. Puis j'ai vu Van Avermaet passer à toute vitesse et c'était terminé. Il n'y a que la victoire qui compte", a reconnu le Breton de l'équipe Europcar, lui aussi un habitué des échappées reprises in-extremis dans le Tour.
Qu'attendre de Mende ?
Chris Froome, sixième sur la ligne, a préféré insister sur les effets de la chaleur, la quantité de liquide à ingurgiter, pour supporter la canicule. Le porteur du maillot jaune a passé une journée tranquille, sans que son équipe soit sollicitée puisque la poursuite en tête du peloton a été assumée par les formations des sprinteurs.
"Je m'attends à être attaqué dans la montée de Mende, les coureurs du classement général feront quelque chose", a dit le Britannique à propos du final menant sur les hauteurs de la préfecture de la Lozère.
Le précédent de 2010, quand Alberto Contador avait grignoté une poignée de secondes à ses adversaires tout en s'inclinant pour la victoire (face à Joaquim Rodriguez ), incite à la prudence. La pente est assez sévère pour que le match ait lieu pour rejoindre la piste de l'aérodrome où furent tournées les scènes finales de La Grande Vadrouille.
Jean-Christophe Péraud, lui, s'est fait déjà une raison. Sa seule préoccupation sera de rallier l'arrivée, au lendemain de la chute sur le goudron brûlant et sale qui lui a occasionné tant de contusions et de traumatismes. En terminant l'étape à Rodez, le deuxième du Tour 2014 a surtout montré sa force mentale.
Décidé à poursuivre la course, Péraud a expliqué: "Si je peux ramener des bidons pour les copains, c'est toujours ça de gagné." Une leçon de courage.