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La troisième étape du TOUR DE FRANCE, marquée par la lourde chute de plusieurs coureurs à 55 kilomètres de l'arrivée lundi, a été neutralisée, chose rare, par la direction de course et le jury des commissaires, une décision au départ mal comprise par certains coureurs mais finalement saluée par la majorité d'entre eux.
"Il n'y avait plus d'ambulances ni de médecins pour assurer l'assistance des coureurs placés aux avant-postes", a justifié le directeur du Tour Christian Prudhomme.
. Les circonstances.
A Andenne, à 55 kilomètres de la ligne, dans une descente effectuée à vive allure (75 km/h selon le directeur des compétitions Thierry Gouvenou), une vingtaine de concurrents chutent violemment. Une deuxième chute de dix coureurs survient quelques instants plus tard. Blessés, plusieurs coureurs (le Français William Bonnet , le Néerlandais Tom Dumoulin, l'Australien Simon Gerrans , notamment) doivent être soignés et évacués en ambulance. Parmi les autres victimes figurent aussi le maillot jaune suisse Fabian Cancellara , et le Belge Johan Vansummeren . Tout est parti d'une chute de William Bonnet (FDJ), dont la roue arrière a été touchée alors qu'il se situait aux alentours de la trentième position du peloton, sur la droite. Le Français n'a ensuite pu être évité par d'autres coureurs.
. La décision de la direction de course.
Très rapidement, dans les minutes qui suivent, Thierry Gouvenou et le président du jury des commissaires demandent au directeur du Tour, Christian Prudhomme, de procéder à la neutralisation de la course (16h05). La confusion règne quelques instants. Un nouveau départ sera donné dix minutes plus tard au pied de la côte de Bohissau, endroit choisi par Prudhomme en concertation avec les coureurs, Chris Froome notamment.
. La justification de la direction de course.
Christian Prudhomme: "Les deux chutes ont nécessité l'intervention de la totalité des quatre ambulances et des médecins. Il n'y avait donc plus de service médical pour les coureurs postés devant. La décision conjointe de la direction de course et du jury des commissaires est prise parce que les coureurs situés devant n'avaient plus ni ambulance, ni médecin avec eux. C'est une décision qui se fait dans l'instant. Une décision limpide et exceptionnelle due à une situation exceptionnelle. On ne pouvait pas laisser les autres coureurs devant sans assistance. Certains coureurs ont râlé. Ce sont des fauves; ils veulent rouler. Mais ils ont en majorité très bien compris la décision".
. Les réactions.
Dans un premier temps, plusieurs coureurs ne comprennent pas la décision de la direction de course. D'après les images TV, les coureurs des équipes Sky et Astana semblent protester. "Sur le coup, je n'ai pas compris cette neutralisation. Mais j'ai entendu la justification et il n'y a donc pas lieu de polémiquer", a réagi l'Italien Vincenzo Nibali . Son manager chez Astana, Giuseppe Martinelli, était plus circonspect, opposant un "no comment" à ceux qui lui demandaient son avis. A la radio Belge, l'ancien coureur Jean-Luc Vandenbroucke s'insurge: "les chutes font partie de la course. Cet
te décision risque de créer une jurisprudence", lance-t-il avant de prendre connaissance des arguments de la direction de course. Mais à l'exception que quelques coureurs, la grande majorité saluait la décision, à l'image des directeurs sportifs français Marc Madiot (FDJ) et Vincent Lavenu (AG2R). "Je tire un coup de chapeau à la direction de course qui a pris la meilleure décision. C'était une chute qui a concerné beaucoup de coureurs. Il fallait stopper la course", a dit ce dernier.
. Les précédents.
Dans l'histoire récente du Tour, la course avait été neutralisée suite à une chute massive lors d'une étape à Spa en 2010. Mais c'était à l'initiative des coureurs eux-mêmes, principalement de Fabian Cancellara . "De mémoire de coureur et de suiveur du Tour, je n'ai jamais connu une neutralisation comme celle de ce lundi", expliquait l'ancien coureur belge Rik Verbrugghe .