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© AFP/Pascal Guyot
Le Britannique Chris Froome et ses coéquipiers de Sky le 27 juin 2013 à Porto-Vecchio (Corse)
Le TOUR DE FRANCE, dont la 100e édition part samedi de Corse avec le Britannique Chris Froome pour grand favori, espère chasser les miasmes des affaires de dopage d'un passé plus ou moins lointain pour profiter d'une popularité toujours exceptionnelle.
DES AFFAIRES DU PASSE. Les heures sombres des années 1990 ont été remises en lumière par l'annonce des prochains résultats d'analyses rétroactives provoquées par la commission d'enquête sénatoriale. Laurent Jalabert , devenu une cible, s'est mis sur la touche, et le dopage est redevenu le sujet à la "une" des médias, à l'exaspération de beaucoup d'acteurs du cyclisme actuel. D'autant que Lance Armstrong , déchu de ses sept victoires (1999 à 2005) et banni du sport à l'automne dernier, a rouvert les plaies en justifiant ses actions passées. C'était impossible de gagner alors le Tour sans dopage, a assuré l'Américain, champion d'une époque marquée par le dopage sanguin.
© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
au départ du 91e TOUR DE FRANCE le 21 juillet 2004 entre Bourg d'Oisans et l'Alpe d'Huez
Huit ans après le dernier succès du Texan, quinze ans après l'affaire Festina, le Tour souffre encore des soupçons. Ses dirigeants ont beau rappeler les changements intervenus, le poison de la suspicion pèse sur toute performance de haut niveau.
"Les choses se sont largement améliorées depuis plusieurs années, notamment depuis l'introduction du passeport sanguin (2008)", estime le directeur du Tour, Christian Prudhomme. "Maintenant, on n'est pas non plus dans un monde parfait, ça n'existe pas. La lutte continue, des gens continuent à tricher et des gens se font prendre". Comme une évidence.
UNE GRANDE FETE POPULAIRE.
Cent dix ans après sa création, le Tour possède un pouvoir d'attraction phénoménal. "La France de juillet dans toute sa diversité", selon la formule de l'écrivain Eric Fottorino, renvoie désormais un écho ultra-médiatisé, au retentissement mondial (190 pays). Au point que l'épreuve détenue par un groupe privé, les Editions Philippe Amaury, relève du patrimoine commun et accueille régulièrement les dirigeants politiques du pays. Le président François Hollande viendra le 7 juillet à l'occasion du passage de la course dans les Pyrénées centrales durement touchées par les récentes intempéries.
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Présentation du 100e TOUR DE FRANCE, édition 2013
"Victime" de son succès, le Tour lutte contre son propre gigantisme. Pour pouvoir aller à peu près partout et proposer de nouveaux parcours, comme il le fait en Corse à l'occasion de trois étapes (Bastia, Ajaccio, Calvi) tracées dans l'écrin somptueux de l'île de Beauté, encore jamais traversée par la Grande Boucle. Le défi logistique est en passe d'être relevé. Aux 198 coureurs de dérouler le ruban des 3404 kilomètres jusqu'au crépuscule du 21 juillet sur les Champs-Elysées, après la visite de sites parmi les plus spectaculaires (Mont Saint-Michel, Mont Ventoux, lac de Serre-Ponçon, château de Versailles).
UN GRAND FAVORI. Un an après la première victoire britannique (Wiggins), un autre coureur anglais de l'équipe Sky affiche les meilleurs arguments. Deuxième l'an passé, irrésistible depuis le début de la saison, Chris Froome recueille l'ensemble des suffrages. Les bookmakers octroient au "Kényan blanc", soutenu par l'Australien Richie Porte , une cote inférieure à 2 contre 1.
Des anciens lauréats présents dans le peloton des 22 équipes, seul l'Espagnol Alberto Contador (2007, 2009), grimpeur d'élite au tempérament offensif, semble en mesure de le menacer. L'Australien Cadel Evans (2011), âgé de 36 ans, et le Luxembourgeois Andy Schleck (2010), à la forme encore précaire, affichent moins de garanties que les "trentenaires" (Rodriguez, Valverde, Hesjedal, Van den Broeck) ou les jeunes talents que sont les Américains Tejay Van Garderen et Andrew Talansky, les Français Pierre Rolland et Thibaut Pinot , ou encore le grimpeur colombien Nairo Quintana .
© AFP/
Le TOUR DE FRANCE 2013 en chiffres
Eux représentent la nouvelle vague, l'espérance d'un cyclisme débarrassé du dopage "lourd" qui a empoisonné deux décennies sans pour autant abattre la plus grande course du monde. Car le Tour est loin de se limiter à la lutte pour un seul maillot. Les étapes sont plus que jamais convoitées et les sprints dans les étapes de plaine tournent en boucle sur les écrans. Surtout quand le vainqueur endosse le premier maillot jaune, ce qui sera le cas samedi à Bastia, terme de la première étape. Pour Mark Cavendish , l'obus venu de l'île de Man, c'est l'occasion rêvée d'ajouter une nouvelle couleur à sa collection.