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Si tout le monde se félicite de l'incroyable succès populaire du Grand Départ du TOUR DE FRANCE dans le Yorkshire, plusieurs coureurs pointent les risques de la ferveur parfois incontrôlable des spectateurs anglais.
Depuis le départ de Leeds samedi, ils sont "des millions" au bord des routes, selon les autorités anglaises. Difficile de chiffrer la foule qui s'est massée le long des 391,5 kilomètres parcourus par le peloton mais aucun doute: un tel engouement est rarissime sur la Grande Boucle.
Des lignes ininterrompues de spectateurs joyeux, qui se massent parfois dans les champs et les collines adjacents, jalonnent les routes... et parfois la chaussée. Les paisibles côtes de la campagne du Yorkshire se retrouvent transformées en col des Alpes ou des Pyrénées.
"La foule dans les montées était vraiment impressionnante. A certains endroits, on avait qu'1,50 m pour passer", remarquait dimanche Chris Froome, surpris par la ferveur de ses compatriotes. "On aurait dit qu'on roulait sur les Champs-Elysées toute la journée. Il y avait des gens tout le long du parcours, parfois sur deux ou trois rangées !", s'exclamait le Néerlandais Bauke Mollema.
Mais l'enthousiasme suscité par le deuxième Grand départ du Tour sur le sol anglais (après Londres en 2007) est parfois difficile à maîtriser, malgré les nombreux bénévoles présents sur tout le parcours.
- 'Attention avec les appareils photo' -
"C'est très bien qu'il y ait énormément de public, on est très content mais les gens s'avancent sur la route, c'est stressant", raconte Pierre Rolland : "Il y a des enfants, des poussettes, des gens avec des appareils photo sur la route, ça crée des gros coups de frein".
"J'ai l'impression que le phénomène du public a été un peu sous-estimé quand on a dessiné les parcours aussi étroits: on a vu des chiens, des enfants, même des VTT au milieu du peloton, ajoute son compatriote Thibaut Pinot . Lancés à 80 km/h en descente, on a frôlé la catastrophe plusieurs fois. Heureusement que ce ne sera pas tous les jours comme ça !"
Le vainqueur de l'étape de dimanche, l'Italien Vincenzo Nibali , a également loué le "fantastique, magnifique" public anglais: "Mais il faut faire attention avec les appareils photo", a-t-il lancé, en écho à Romain Bardet qui confiait la veille au journal L'Equipe: "Les gens prenaient des photos avec leurs tablettes et dès qu'ils baissaient l'écran, ils étaient stupéfaits de nous voir si près. J'ai été obligé de mettre pied à terre."
Dimanche, dans la côte de Greetland, le Lituanien Ramunas Navardauskas, exaspéré, a préféré écarter le danger en tapant dans les bras qui se tendaient devant son visage pour prendre des photos. Un téléphone portable, projeté dans le fossé, en a fait les frais.