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© AFP/Jeff Pachoud
Le Français Julien Simon (Sojasun), Prix de la combativité lors de la 14e étape du TOUR DE FRANCE, le 13 juillet 2013 à Lyon
L'équipe Sojasun, très active depuis le début du Tour, a frôlé le bonheur samedi avec le numéro de son coureur breton Julien Simon rattrapé à un kilomètre de l'arrivée de la 14e étape à Lyon.
A l'arrivée, le manager Stéphane Heulot descend du bus de l'équipe où il a suivi l'étape, main sur la tête, et lâche un soupir qui n'en finit pas. A côté, son homologue d'Europcar Jean-René Bernaudeau lève les bras de dépit en sa direction.
Plus loin, Julien Simon revient de la ligne d'arrivée. Le manager de Cofidis Yvon Sanquer lui lance un "Bravo".
Le Breton, qui avait faussé compagnie à ses compagnons d'échappée à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée, a failli signer la première victoire d'étape de sa jeune équipe créée en 2003, et la première d'une formation française sur le Tour 2013.
"J'aurais pu attendre le sprint mais j'ai vu une opportunité dans l'avant-dernière côte (de la Duchère, ndlr). Je n'ai pas un regret même si je passe très près. Ça se joue à rien, il aurait peut-être fallu qu'il y ait des virages dans le final", explique Julien Simon.
"On avait vraiment coché cette étape, c'était un profil pour nous, explique son compagnon de chambre Anthony Delaplace. Avec la journée d'hier (vendredi), on savait qu'il allait se passer quelque chose. Toute l'équipe était impliquée".
Pour le plus petit budget du Tour, "ça aurait concrétisé beaucoup d'investissement et de travail du groupe", estime Stéphane Heulot.
"On ne va pas tout leur laisser"
"Julien s'est beaucoup retourné dans le final, c'est son défaut mais je n'ai rien à lui reprocher. Il a été au bout de lui-même. J'ai vu Julien tel que je l'aime, avec beaucoup de hargne. On lui reproche d'en avoir mais là il n'y a rien à dire, il a fait une magnifique étape", ajoute le manager, visiblement ému.
"Je déteste l'idée d'animation pour montrer le maillot, on anime pour gagner. Ce n'est que partie remise. C'est le TOUR DE FRANCE, le très haut niveau. On sait dans quelle cour on joue", souligne-t-il.
Depuis le départ de Corse, Julien Simon (27 ans) a été de plusieurs tentatives d'échappées, toutes annihilées par les équipes de sprinteurs.
"Encore là au départ, elles voulaient nous enterrer, ne laisser partir que deux ou trois mecs, raconte son coéquipier Jean-Marc Marino. Elles se regroupent en tête et ne laissent personne passer, nous traitent de tous les noms quand on relance. Mais on ne va pas tout leur laisser ! J'ai dit aux autres +On relance tant qu'on en n'a pas un devant+".
La persévérance de l'équipe Sojasun a failli payer. "Je vis un Tour extraordinaire avec ces coureurs. On a su trouver les justes réglages avec des gens incroyables", souligne Heulot qui cherche un partenaire principal pour la saison prochaine et rend hommage à son parraineur actuel.
"Sojasun est une petite entreprise par rapport à tout ce qu'il y a sur le plateau cycliste. Ils nous accompagnent dans une aventure humaine qui existe depuis près de dix ans. C'est un sponsor fantastique", assure-t-il.
"Ça aurait été la cerise sur le gâteau ou le gâteau sous la cerise comme dit Rony Martias (un autre coureur de l'équipe, ndlr), tente-t-il de sourire. C'est con mais c'est pas grave, ce n'est que du sport".