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L'affiche du TOUR DE FRANCE 2015, qui s'élancera samedi prochain d'Utrecht (Pays-Bas), promet un match très haut de gamme entre les quatre "fantastiques", les quatre favoris de la plus grande course du monde, auquel espèrent se mêler les meilleurs Français.
"Il y a une formidable envie", estime le directeur du Tour, Christian Prudhomme qui reprend à son compte l'expression des quatre "fantastiques" pour évoquer les deux derniers lauréats, l'Italien Vincenzo Nibali (2014) et le Britannique Chris Froome (2013), le Colombien Nairo Quintana , deuxième voici deux ans, et l'Espagnol Alberto Contador , le plus titré de sa génération dans les grands tours.
"Les résultats et la physionomie des courses des dernières semaines n'ont fait qu'accentuer cette envie", souligne à raison Prudhomme à propos surtout des victoires de Contador au Giro et de Froome au Dauphiné où Nibali a enflammé une étape. Mais aussi de la progression des deux grands espoirs français, Romain Bardet et plus encore Thibaut Pinot (3e en 2014).
- La plaine et ses pièges -
Un an après l'extraordinaire succès populaire obtenu au Yorkshire (Grande-Bretagne), Utrecht, où les vélos font partie intégrante de l'art de vivre, s'apprête donc à accueillir un grand départ très attendu, le sixième aux Pays-Bas dans l'histoire du Tour depuis le premier en 1954 (Amsterdam). Pour l'occasion, le roi des Pays-Bas a prévu de faire le déplacement et des ministres tant français que néerlandais sont attendus en marge d'une grande conférence économique entre les deux pays.
Après le contre-la-montre inaugural de 13,8 kilomètres, le seul "chrono" individuel au programme de cette 102e édition (une distance historiquement basse), la course reste une semaine complète dans la plaine. Mais, de la Zelande où l'arrivée est jugée sur la grande digue, à la Bretagne, en passant par le mur de Huy, le nord de la France et la Normandie, les terrains sont très variés pour les routiers-sprinteurs, une catégorie à laquelle fait défaut cette année l'Allemand Marcel Kittel , laissé de côté par son équipe.
Les grimpeurs et les candidats au podium final redoutent cette période. Il leur faut passer sans encombre les secteurs pavés sur la route de Cambrai (4e étape), prendre garde aux inévitables cassures du peloton aux arrivées et par-dessus tout éviter les chutes. Ce n'est qu'à partir du 14 juillet, au lendemain de la première journée de repos au pied des Pyrénées, que le terrain leur devient favorable.
- Le rêve africain -
Trois étapes pyrénéennes avec deux arrivées au sommet à La Pierre-Saint-Martin et au Plateau de Beille, une transition par le Massif central (Rodez, Mende), précèdent le lourd programme alpestre. Quatre journées de montagne... avec, en prélude, le final de la mémorable étape de Pra-Loup utilisée par Bernard Thévenet pour détrôner le grand Eddy Merckx en 1975.
La montée de l'Alpe d'Huez (abordée par un itinéraire de remplacement suite à un glissement de terrain qui a contraint les organisateurs à renoncer au Galibier), à la veille de l'arrivée, conclut le grandiose volet des Alpes. Tout indique par conséquent qu'un grimpeur occupera la plus haute marche du podium des Champs-Elysées, le 26 juillet, au bout des 3360 kilomètres d'un parcours très séduisant, conjuguant beautés du pays et intérêt sportif.
Pour la plupart des 22 équipes en lice (198 coureurs), le gain d'une étape est déjà un objectif. MTN-Qhubeka, première formation d'identité africaine à prendre part à la Grande Boucle, en rêve.
A côté du jaune, symbole du Tour, les rêves prennent souvent d'autres couleurs. Le vert du classement par points, doté cette année d'un nouveau barème, les pois rouges du GP de la Montagne, le blanc de meilleur jeune, sont autant de maillots distinctifs repérés par les millions de spectateurs présents sur le bord des routes pour une course unique, diffusée dans 190 pays.