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Le Tour 2016 se présente bien pour le cyclisme français qui déplore le forfait de Nacer Bouhanni mais se félicite de compter plusieurs coureurs en lice pour le classement général, avec en premier lieu Thibaut Pinot , candidat naturel au podium.
"C'est le Tour (de l'époque récente) où il y a le plus de favoris ou au moins d'outsiders français. On peut retrouver trois ou quatre coureurs français dans le top 10", reconnaît Pinot, qui sait faire face à une énorme attente.
Le dernier vainqueur français, Bernard Hinault , a annoncé prendre sa retraite... d'ambassadeur du Tour. Trente-et-un ans après son cinquième et dernier succès dans la Grande Boucle. En 1985, Pinot (26 ans) n'était pas né, pas plus que les trois autres coureurs susceptibles de prendre place dans le haut du classement, Romain Bardet (25 ans), Warren Barguil (24 ans) et Pierre Rolland (29 ans).
La présence de deux Français sur le podium 2014 (Péraud 2e, Pinot 3e) a servi de mise en bouche. Le plat de résistance reste à venir.
"Dans les cinq, six prochaines années, je suis convaincu qu'un Français gagnera le Tour", sourit Pinot.
Dès 2016 ? "Il faut être lucide", tempère-t-il à propos de son cas personnel. "A la pédale, je ne suis pas le plus fort du peloton. Et, ces dernières années, le plus fort a tout le temps gagné".
Son frère et entraîneur Julien Pinot l'estime d'ailleurs "clairement en dessous" du trio des favoris (Contador, Froome, Quintana).
- Rolland le diesel -
"En 'one to one' (duel), il ne les a jamais battus quand ils sont en pleine possession de leurs moyens même si Thibaut a déjà fini devant eux dans des arrivées au sommet. On voudrait qu'il gagne le Tour cette année mais il se situe dans les coureurs qui sont juste derrière les trois meilleurs grimpeurs mondiaux", estime Julien Pinot.
"Il ne faut pas s'emballer, sinon les attentes sont trop hautes, poursuit-il. Thibaut n'a jamais gagné un classement général WorldTour, on ne commence pas par le TOUR DE FRANCE. Pour l'instant, trois coureurs sont au-dessus. Si Thibaut fait dans les cinq premiers à Paris, l'objectif sera rempli".
"L'objectif minimum, c'est le top-5", corrige -et assume- le coureur qui évoque aussi, à l'instar de Marc Madiot , responsable de la FDJ, "une victoire d'étape car la sensation est alors particulière". Pour avoir décroché l'an passé l'un des trois succès d'étape français (avec Alexis Vuillermoz et Romain Bardet ), Pinot a très envie de recommencer.
En parallèle, Bardet, désigné pour la première fois leader unique de son équipe AG2R La Mondiale, affirme qu'il n'aura "pas d'objectif chiffré".
"Je sais que dans les montées cruciales, il me manque parfois un petit quelque chose", disait-il au soir de sa deuxième place dans le Critérium du Dauphiné (derrière Froome). "Sur le Tour, je vais essayer de prendre du plaisir".
"Je suis encore en phase d'apprentissage et de progression", estime l'Auvergnat. Comme son cadet Warren Barguil , qui est investi toutefois cette année de responsabilités supplémentaires dans sa formation allemande Giant.
Passé dans une équipe américaine (Cannondale), Pierre Rolland est lui aussi chef de groupe. L'Orléanais, un homme du Tour, est surtout attendu en troisième semaine. Quand "ses qualités de diesel", selon l'étonnante formule utilisée par son employeur, compteront dans le bilan.