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La 14e étape du TOUR DE FRANCE a confirmé samedi le duel qui se profile entre les deux espoirs Thibaut Pinot (FDJ.fr) et Romain Bardet (AG2R La Mondiale) pour une place sur le podium sur les Champs-Elysées.
Outre Bardet (3e), qui s'est rapproché à 13 secondes de la deuxième place de Valverde, et Pinot (4e, à 29 secondes de l'Espagnol), le cyclisme français possède une autre chance avec le plus expérimenté Jean-Christophe Péraud (6e) qui ne sera certainement pas de trop face à la concurrence de Valverde et de l'Américain Tejay Van Garderen .
Samedi, les fortunes françaises ont été à l'inverse de la veille: Pinot, fringant dans l'ascension de Chamrousse vendredi, n'était pas dans un grand jour, Bardet a grimpé avec confiance derrière un Péraud à l'énergie retrouvée qui a réussi à suivre l'impressionnant Vincenzo Nibali .
Mais on a surtout assisté aux premières escarmouches d'un duel entre leurs équipes respectives qui devrait se prolonger sur les pentes des Pyrénées.
L'équipe AG2R La Mondiale a ouvert les hostilités dans la descente de l'Izoard pour tenter de lâcher van Garderen et surtout Pinot, en difficulté l'an passé dans l'exercice.
"On sait que Thibaut n'aime pas trop les descentes rapides. Certes, il est Français mais on fait la course, on essaie de le piéger là où on peut parce qu'on a vu qu'il est très fort dans les ascensions, explique Péraud. Ca n'a pas marché mais on essaiera de remettre ça".
Pinot s'y attendait et a limité les dégâts, suivant à distance avant de rentrer sur ses concurrents au bas de l'Izoard. "C?est une descente qu?ils connaissent par c?ur, ils viennent souvent en stage ici. J?avais dit à Arnold (Jeannesson) +Fais gaffe, ils vont faire la descente+", raconte le Franc-Comtois.
"C?est plutôt bon signe pour moi, ils savent peut-être que dans les montées ils ne vont pas me prendre de temps donc ils essaient de me faire perdre du temps sur mon point faible. Je pense que j?ai montré que je savais descendre, que je n?étais pas une +pince+", lâche-t-il.
- J'ai commencé à me libérer" -
Pinot a même mis un point d'honneur à devancer Bardet sur la ligne. "On se bat pour une place d'honneur. Romain est resté dans les roues parce qu?il a joué le jeu de Péraud, moi j'ai roulé avec Van Garderen donc j?ai tenu à le passer pour le sprint, c?est normal", explique-t-il. "Je pensais avoir de meilleures jambes et à la fin, j'ai subi. Je peux dire merci à Van Garderen qui a assuré le tempo. Mais vivement le repos !"
Solide et bien entouré par son équipe (Chérel, Riblon, Gastauer), Bardet a, lui, fait le plein de confiance en vue de la dernière semaine.
"Depuis le début du Tour, c'est l'étape sur laquelle je prends le plus de plaisir. Aujourd'hui, j'ai commencé à me libérer, je sens que ça vient. Je sais que sur cette course c'est la régularité qui prime", confie l'Auvergnat.
"L'équipe a fait un travail formidable. Nous étions un peu timorés pendant quinze jours mais aujourd'hui nous avons senti qu'il y avait une opportunité. Nous avons durci le rythme", ajoute le coureur de 23 ans qui a attaqué tambour battant l'ascension finale vers Risoul.
"On était un peu dans l'euphorie de la descente, on s'est un peu tous excité, explique Péraud. Je n'étais pas persuadé que ce soit la meilleure solution mais force est de constater que ça a à peu près fonctionné".
"En restant suiveur, on se fait taper dessus et ce n?est pas là qu?on fait les meilleures choses", se réjouit Mikaël Chérel, heureux d'avoir pesé sur la course.
Reste à tenir durant la troisième semaine du Tour avec trois étapes pyrénéennes de mardi à jeudi. Tous deux à l'aise dans la montagne, Bardet comme Pinot, en lutte aussi pour le maillot blanc, peuvent encore rêver de podium. "L'année dernière, j'avais fini très fort en troisième semaine, explique Bardet. J'espère que ce sera encore le cas cette année"