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Le champion d'Italie Vincenzo Nibali , vainqueur sortant, a sauvé l'honneur dans le TOUR DE FRANCE 2015 en gagnant la 19e étape vendredi à La Toussuire.
Chris Froome a lâché 30 secondes à son dauphin Nairo Quintana .
Mais, à deux jours de l'arrivée à Paris, le Britannique a préservé son maillot jaune. Avec un avantage de 2 min 38 sec sur le grimpeur colombien avant la dernière journée alpestre pour rejoindre l'Alpe d'Huez.
Le maillot jaune de Froome est-il menacé ?
L'Anglais est apparu pour la première fois vulnérable dans la montée vers La Toussuire. Tout comme son équipe et surtout son lieutenant gallois Geraint Thomas qui a cédé... 22 minutes dans cette étape de 138 kilomètres et plongé de la quatrième à la quinzième place du classement.
Blanc comme un linge à l'arrivée (il avait déjà affiché un visage semblable à Saint-Jean-de-Maurienne), Froome a semblé manquer de forces. Il s'est battu avec la dernière énergie pour lâcher seconde après seconde à Quintana dans le final de La Toussuire, pourtant très roulant, et s'est alimenté aussitôt après selon plusieurs témoignages.
Sportivement, l'affaire reste bien engagée pour le porteur du maillot jaune. En cours d'étape, il peut compter sur le jeu naturel d'alliances voulant que chaque équipe défende la position de son leader au classement. Dans la montée finale, il peut contrôler l'écart et limiter la perte de temps.
A moins d'une défaillance ou d'un exploit de Quintana, qui a attendu les 5 derniers kilomètres de l'étape de La Toussuire pour passer à l'attaque et creuser des écarts conséquents. Thibaut Pinot , qui a réglé le groupe de poursuite (avec Bardet, Valverde et Contador notamment), a franchi la ligne 1 min 42 sec après le grimpeur venu des Andes.
"Je me suis mis en mode contre-la-montre, je me suis efforcé de ne pas me mettre dans le rouge", a expliqué Froome. Mais la montée de La Toussuire est sensiblement moins ardue que les rampes menant à l'Alpe d'Huez, final incandescent de ce Tour sous haute tension.
Autour du Britannique, le climat s'est sensiblement durci. Le maillot jaune a été l'objet de plusieurs crachats, de gestes grossiers, d'insultes, de la part du public -certes très minoritaire- sur la route du Tour. Dans ce contexte, la polémique avec le vainqueur du jour n'a rien d'anodine.
Nibali a-t-il quelque chose à se reprocher ?
Froome, mâchoire serrée, visage tendu, a mis en cause Nibali. Il a vertement reproché au champion d'Italie d'avoir lancé son offensive à 4 kilomètres du sommet du Glandon (et 59 kilomètres de l'arrivée !), à la poursuite de Pierre Rolland en tête depuis le pied du col. Le maillot jaune venait alors de mettre brièvement pied à terre pour régler un incident mécanique.
"Nibali avait toute la montée pour m'attaquer, il a choisi ce moment-là. J'ai appris ensuite par les autres coureurs qu'il s'était retourné. Je pense que son geste n'est pas sportif", a accusé Froome.
Esseulé dans son groupe au moment du démarrage de l'Italien, le maillot jaune est revenu quelques instants plus tard au niveau des Quintana et autres Valverde qui n'avaient pas bougé. Mais, après l'arrivée, il s'en est pris au vainqueur du Tour 2014 en prononçant, au pied du podium, des paroles jugées suffisamment blessantes par Nibali pour que le Sicilien refuse de les répéter.
Nibali a sagement refusé l'escalade verbale: "On est encore dans le feu de l'action à la fin de la course, j'ai préféré ne pas répondre tout de suite. On est tous nerveux, c'est normal."
L'Italien a assuré n'avoir pas vu l'incident survenu à Froome: "Quand je me suis retourné, c'était pour parler avec Kangert. On voulait passer à l'attaque sur la Croix-de-Fer. J'ai fait ma course."
Sur le fond, l'Italien a rappelé la vérité du cyclisme. Il n'existe aucune règle voulant que l'on n'attaque pas un leader sur un incident.
L'histoire du Tour fourmille d'exemples. Le plus fameux de l'époque récente ? le démarrage d' Alberto Contador dans le Tour 2010, au moment où son rival direct, le Luxembourgeois Andy Schleck , était victime d'un saut de chaîne dans le port de Balès.
La course peut s'avérer impitoyable. En Zélande, au deuxième jour de ce Tour, Nibali avait été victime de la chute d'un autre coureur dans les bordures. Ni Froome, ni Contador, ne l'avaient alors attendu.