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L'Italien Vincenzo Nibali s'est affirmé en patron du TOUR DE FRANCE dans la 13e étape, vendredi à Chamrousse, à l'occasion de la première arrivée au sommet dans les Alpes.
A l'altitude de 1730 mètres, Nibali a enlevé son troisième succès depuis le départ du Yorkshire, sans le vouloir à tout prix. Il a distancé ses rivaux pour porter à 3 min 37 sec son avance sur son suivant, l'Espagnol Alejandro Valverde , au classement général.
Autre bénéficiaire de cette chaude journée, Thibaut Pinot s'est rapproché de la troisième place, désormais occupée par Romain Bardet , l'autre grand espoir français.
Le grand perdant s'est appelé Richie Porte , dauphin de Nibali au départ de Saint-Etienne. L'Australien, qui a souffert de troubles digestifs, a lâché prise à 12,5 kilomètres de l'arrivée et a perdu près de neuf minutes, au bout de la longue montée de 18,2 kilomètres classée hors catégorie.
"On ne va pas se chercher d'excuse. Il faut garder la tête haute et faire avec", a réagi Dave Brailsford, le manager de l'équipe Sky, sans chef de file désormais après l'abandon de Chris Froome (5e étape) et la défaillance de son suppléant.
- Dans la fournaise -
Dans la station des JO de 1968, Nibali a précédé d'une dizaine de secondes le Polonais Rafal Majka et le Tchèque Leopold König, décrochés à l'approche des trois derniers kilomètres.
"Quand je suis revenu sur la tête de la course, j'ai cherché un peu de collaboration. Puis, j'ai vu que Pinot et Valverde étaient sur le point de rentrer et j'ai accéléré. La victoire est venue par-dessus le marché. Comme une libération après cette montée interminable", a déclaré le Sicilien, déjà vainqueur à Sheffield (2e étape) et à La Planche des Belles Filles (10e étape).
"Il faisait vraiment très chaud", a insisté Nibali. "Je ne savais pas que cette année le Tour passait par le Sahara. C'était vraiment ce qu'on appelle une +course à la canette+", a plaisanté Bardet.
La fournaise a accablé les coureurs du Tour dès le col de Palaquit, à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, où le peloton s'est éparpillé en petits groupes derrière les rescapés de l'échappée du jour. Le plus tenace, l'Italien Alessandro de Marchi, a tenu bon à l'avant jusqu'à 14 kilomètres de l'arrivée.
Sur les premières pentes de Chamrousse, la sélection s'est faite par l'arrière. Les hommes de Valverde ont dicté le rythme avant que König et Majka prennent l'avantage avant les 10 derniers kilomètres, sans réaction de leurs compagnons.
Mais tous deux ont vu revenir à 6 kilomètres de l'arrivée Nibali qui venait de se débarrasser quelques instants plus tôt de ses deux compagnons, Thibaut Pinot et Alejandro Valverde , le premier des favoris à bouger.
- Un duo désaccordé -
Derrière eux, Bardet s'est dépensé sans compter sans trouver une collaboration efficace dans son groupe. "'Jicé' (Péraud) m'a dit qu'il était à fond. Heureusement, j'ai réussi à sortir avec Tejay (Van Garderen)", a expliqué ensuite le jeune Auvergnat qui a terminé la montée dans le sillage de l'Américain, désormais installé à la cinquième place du classement.
Tous deux a cédé moins d'une minute et demie à Nibali et une trentaine de secondes au duo Valverde-Pinot, désaccordé dans la montée.
"Il ne s'est rien passé avec Pinot, chacun avait ses intérêts", a coupé court l'Espagnol, en position d'accéder au podium sur les Champs-Elysées qui s'est toujours refusé à lui jusqu'à présent.
"Avec Valverde, on ne s'est pas entendu donc on n'a pas creusé l'écart sur derrière", a regretté le Français. "Je n'ai pas compris sa tactique. D'abord, il me dit qu'il est à bloc, il reste dans ma roue pendant deux bornes, il me met une grosse attaque, puis il roule 'en dedans' et ensuite il me fait le sprint".
"Il voulait reprendre du temps sur moi", a conclu Pinot, en passe de changer de statut dans ce Tour. Preuve a été apportée à Chamrousse, il rivalise au plus haut niveau mondial dans les cols, tout comme Bardet.
Les deux sont en lice pour le maillot blanc, avant de lutter à (court ou moyen) terme pour le maillot jaune.
"Nibali est le plus fort sur la course et d'ailleurs il a gagné trois étapes, a rappelé Bardet. Mais en arrivant sur le Tour, je n'ai jamais eu la prétention de battre Nibali. Je sais que je n'ai que 23 ans. Pour l'instant je vais continuer à me battre tous les jours".