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© AFP/Thomas SAMSON
Le président de la FFC David Lappartient lors d'une conférence de presse sur la lutte contre la fraude technologique, le 27 juin 2016 à Paris
Les tricheurs voulant utiliser des moteurs dans leurs vélos sont prévenus: les autorités françaises emploient les grands moyens pour détecter une tricherie technologique dans le TOUR DE FRANCE qui commence samedi dans la Manche.
LE CONSTAT. "La suspicion s'est étendue", estime le secrétaire d'Etat aux Sports, Thierry Braillard, en rappelant que le premier cas avéré, un moteur trouvé dans le vélo d'une concurrente belge, date de janvier aux Mondiaux de cyclo-cross.
Le ministre français a salué lundi la réactivité de l'Union cycliste internationale (UCI) pour trouver rapidement une parade en début de saison. Mais il a expliqué aussi avoir pris l'initiative -dans le sens souhaité par les organisateurs du Tour et les instances du cyclisme français- pour que la recherche française "apporte quelque chose en complément", comme il l'a demandé à son collègue de la Recherche, Thierry Mandon.
LA NOUVEAUTE. Des caméras thermiques ont donc été mises au point par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA), à la demande du gouvernement français. L'expérimentation a eu lieu sur le terrain, pendant le week-end à Vesoul, lors des trois courses des Championnats de France sur route.
"Ces tests ont été concluants. Même un moteur à l'arrêt aurait pu être détecté", a révélé David Lappartient, président de la fédération française de cyclisme (FFC), qui a fait procéder aussi à un démontage physique des vélos.
LE PRINCIPE. La caméra high-tech, dont le coût n'a pas été dévoilé, a été mise au point par le CEA, un des principaux centres de recherche au monde. Elle se base sur la différence de densité des matériaux, en fonction de leurs propriétés thermiques, selon les explications du directeur de la recherche fondamentale du CEA, Vincent Berger.
"La caméra choisie est portable, son opérateur peut être sur une moto ou au bord de la route", a précisé le scientifique en ajoutant qu'on pouvait même imaginer à l'avenir une caméra à bord d'un hélicoptère.
Par rapport au dispositif utilisé jusqu'à présent par l'UCI, elle a pour avantage de "flasher" les vélos pendant la course. Thierry Mandon a souligné sa simplicité d'usage et a annoncé aussi le lancement d'un autre programme de recherche, sur les technologies magnétiques.
LE DISPOSITIF SUR LE TOUR. Les lieux et les dates choisis pour utiliser les caméras thermiques seront évidemment gardés secrets. Tant pour le poste fixe dévolu à un technicien du CEA que pour la moto à bord de laquelle prendra place un commissaire de l'UCI.
Ces deux techniques complèteront les tablettes tactiles (principe de résonance magnétique) auxquelles a recours l'UCI au départ et à l'arrivée des courses cette saison. "Nous avons cherché les meilleures méthodes", a assuré le président de l'UCI, Brian Cookson, sans vouloir entrer dans une querelle d'experts sur les mérites comparés des différentes techniques de détection.
UN ACCORD GENERAL. "Nous allons faire des contrôles très extensifs. Le plus important, c'est de défendre l'intégrité de notre sport", a promis Brian Cookson, présent à la conférence de presse tenue à Paris par les autorités françaises.
Le directeur du Tour Christian Prudhomme, qui a exprimé sa gratitude au gouvernement français pour la mise à disposition du nouvel outil, s'est félicité que "le monde du cyclisme" puisse "se rassembler sur ce point capital", la lutte contre la fraude technologique: "Si d'aventure des gens ont encore envie de tricher, ils auront du souci à se faire."