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Le TOUR DE FRANCE 2016, le grand feuilleton estival du cyclisme, s'est élancé samedi, à 12h51, au pied du Mont-Saint-Michel, dans un décor de carte postale, pour vingt-et-une étapes et une distance de 3535 kilomètres.
Vers 12h30, les 198 coureurs se sont massés sur la ligne de départ à l'ombre de la "merveille de l'Occident", joyau qui sera vu dans le monde entier puisque le Tour est devenu, par l'effet de la télévision, une formidable vitrine pour le tourisme français.
Sous un timide soleil, ils ont écouté la traditionnelle Marseillaise et admiré le survol de la Patrouille de France, avant que soit donné le grand départ.
Au premier rang du peloton, les têtes d'affiche de cette 103e édition se sont montrées : le tenant britannique Chris Froome, le challenger colombien Nairo Quintana , les ex-souverains espagnol Alberto Contador et italien Vincenzo Nibali , le champion du monde slovaque Peter Sagan ou encore le champion de France Arthur Vichot.
Peu après 17 heures, ce sont les sprinteurs, les Allemands Marcel Kittel et André Greipel, le Britannique Mark Cavendish , le Norvégien Alexander Kristoff , qui sont attendus à Utah Beach, terme des 188 kilomètres de la première étape en Normandie. Et aussi Bryan Coquard , l'un des 38 coureurs français du peloton.
- Froome en vainqueur sortant -
Du Mont-Saint-Michel, splendeur du Moyen-Age, au Mont Blanc, point de repère des quatre dernières étapes dans les Alpes, la plus grande course du monde espère vivre une grande édition. Cette année, la quasi-totalité des meilleurs coureurs mondiaux figure dans le peloton en route vers les Champs-Elysées, terme de l'aventure le 24 juillet.
Vainqueur de deux des trois dernières éditions (2013 et 2015), Froome est privilégié à l'heure des pronostics.
Le Britannique dispose probablement de la plus forte équipe sur le papier (Sky). Catalogué aussi rouleur, il est en droit de compter sur les contre-la-montre (54,5 km au total) pour conforter sa marge.
Mais rien n'est vraiment assuré dans ce Tour qui pourrait s'avérer tout autre. A l'image des contre-la-montre, un exercice qui ne rebute plus Quintana. Quant à Thibaut Pinot , le chef de file de la jeune et ambitieuse classe française (Bardet, Barguil), il en fait même désormais l'un de ses points forts.
Pour que la course ne soit pas dépendante à l'excès des (quatre) arrivées au sommet, les organisateurs ont redonné de l'importance aux descentes. "Il faudra être un homme de la montagne, pas simplement un excellent grimpeur", prévient Christian Prudhomme, le directeur du Tour qui est aussi son grand architecte.
- Sécuriser l'événement -
Le Tour, en prise avec l'époque, fait face à ses dangers (tricherie technologique, risque d'attentats, défi sécuritaire). Pas moins de 23.000 gendarmes et policiers sont mobilisés pour l'événement. Et même pour la première fois, le GIGN, les super-gendarmes français. Dès le mois de mai, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve l'avait lui-même annoncé, preuve de l'importance accordée par les autorités françaises à la sécurité de l'événement.
Autre nouveauté, un système de "tracking" installé sur les vélos devrait permettre d'obtenir des informations sur la vitesse instantanée, le positionnement ou encore le pourcentage de la pente. Derrière les datas, ce sont toutefois des hommes qui pédalent. Avec leurs émotions, leurs craintes, leurs espérances aussi.
Quintana, peut-être le meilleur grimpeur, entend être le premier Colombien, et même Sud-Américain, au palmarès. Contador, qui n'a plus gagné le Tour depuis 2009, rêve encore au crépuscule de sa carrière. Quant aux autres candidats au podium (Aru, Porte, Van Garderen, Pinot, etc.), un scénario couleur jaune leur revient sans doute en tête de temps à autre.
Pour tous, le danger se situe surtout dans les premières journées. "On craint tous la chute", reconnaît Pinot, soulagé toutefois que les premiers reliefs soient escaladés dès le cinquième jour, bien plus tôt que l'année passée. Mais, avant le Massif central, il faut surmonter les pièges de la plaine et commencer par rallier Utah Beach sans encombre, malgré les rafales de vent (jusqu'à 55 km/h) attendues.
L'arrivée, au bout d'une longue ligne droite de 500 mètres, est installée face à la Manche, tout près du musée qui commémore le "D-Day". Cette fois, c'est le Tour qui débarque près de la plage où les vagues d'assaut américaines prirent le dessus sur l'armée allemande le 6 juin 1944.