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Avec une réussite rare et les éclosions de Thibaut Pinot et Romain Bardet , le cyclisme français s'est offert une cure de jouvence inattendue sur le TOUR DE FRANCE et nourrit l'espoir de voir à terme un des siens remporter la Grande Boucle.
Deux Français (Péraud et Pinot) sur le podium, du jamais vu depuis 30 ans. Trois dans le Top 6 (avec Bardet), une première depuis 23 ans. Deux victoires d'étape (Kadri, Gallopin) et un maillot jaune le 14 juillet (Gallopin). Le cyclisme français n'a que rarement été à pareille fête sur le Tour.
Au-delà des résultats, la satisfaction vient surtout de l'affirmation au très haut niveau d'une nouvelle génération de coureurs, incarnée par Pinot, 24 ans, et Bardet, 23 ans.
Certes, les grands favoris Chris Froome et Alberto Contador ont quitté prématurément la course. Certes, le vainqueur, Vincenzo Nibali , a relégué les Français, respectivement à 8 minutes 15 secondes et 11 minutes et 26 secondes. Mais dans une discipline où la maturité sportive arrive vers 28 ans, les deux coureurs ont montré des fondations prometteuses qui leur ont permis de rivaliser avec leurs aînés du peloton.
Suffisant pour rêver d'un successeur à Bernard Hinault , dernier vainqueur en 1985?
"Pas dans les deux ou trois années à venir, mais peut-être que dans cinq, six ou sept ans, c'est possible, estime Pinot. Nibali va avoir la trentaine, Froome c'est pareil (les deux coureurs ont 29 ans, ndlr), Valverde a 34 ans, Contador en a 31... Une fois que notre génération aura cet âge, on verra vraiment si on peut viser de gagner le Tour".
D'ici-là, les Français ont une belle marge de progression. Décomplexés, ils ont déjà réussi à peser sur la course, et malmené leurs rivaux.
- En attendant Barguil -
Pour son troisième "Tour", Pinot a affiché les progrès les plus probants. Toujours solide dans la haute montagne, le Franc-Comtois semble avoir enfin vaincu ses principales faiblesses: son appréhension dans les descentes, son manque de puissance en contre-la-montre et sa fébrilité psychologique face à la pression médiatique.
Un an après sa 15e place (meilleur Français), Bardet s'est encore amélioré, même s'il peut nourrir des regrets après une dernière semaine qui l'a vu descendre du podium et manquer le Top 5 pour deux secondes.
Son principal chantier reste le contre-la-montre, un exercice souvent déterminant dans un grand Tour.
Les deux coureurs peuvent s'appuyer sur des équipes structurées, présentes depuis plusieurs années sur le WorldTour et qui ont montré qu'elles pouvaient prendre en mains une course au service de leur leader.
Dans l'équipe belge Lotto, Tony Gallopin , 26 ans, a vu son style de puncheur consacré avec sa journée en maillot jaune et sa victoire d'étape à Oyonnax. Maintenant qu'il a fait ses preuves en tant qu'équipier complet, dans le train du sprinteur Andre Greipel ou au service de son leader Jürgen van den Broeck, beaucoup rêvent de le voir se muer en leader pour le classement général. "A l'avenir, pourquoi pas?", élude le manager de Lotto, Marc Sergeant, quand on évoque la question.
La France attend beaucoup d'un autre membre de cette "génération 90": Warren Barguil . Son équipe Giant avait fait le choix de ne pas l'aligner sur le Tour cette année, pour se consacrer aux victoires d'étape de Kittel. Mais le grimpeur breton de 22 ans, champion de France Espoirs en 2009 et vainqueur du Tour de l'Avenir 2012, est attendu l'an prochain après avoir créé la sensation à l'été 2013 en remportant deux étapes du Tour d'Espagne.
Au printemps, il s'est invité parmi les meilleurs au Tour de Catalogne, 9e à quelques secondes des Rodriguez, Contador, van Garderen, Bardet, Quintana, Froome et Talansky.
D'autres Français sont appelés à briller sur des étapes de la Grande Boucle, comme les sprinteurs Arnaud Démare (22 ans, deux troisièmes places sur le Tour), Nacer Bouhanni (24 ans, absent cette année) et Bryan Coquard (22 ans, 7 fois dans les dix premiers d'une étape).