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L'organisation du Grand départ du TOUR DE FRANCE à Utrecht fut un parcours semé d'embuches pour les responsables néerlandais, qui méritent déjà le prix de la combativité tant leur projet, né dans la tête du journaliste Jeroen Wielaert en 2002, fut compliqué à mettre en place.
Tout a commencé sur... des cartons de bière, le 5 janvier 2002, dans un café du centre d'Utrecht où Wielaert et quelques amis émettent l'idée de faire venir le Tour.
"2002, c'était l'année du départ du Giro à Groningen (autre cité néerlandaise, ndlr)", expliquait récemment dans la presse de son pays celui qui commenta le Tour à plusieurs reprises pour la NOS, radio publique aux Pays-Bas.
"J'ai pris deux cartons de bière. Sur le premier, j'ai écrit tous les atouts d'Utrecht au niveau des infrastructures. Sur le deuxième, j'ai élaboré un plan financier. Je me suis vite convaincu que nous pourrions le faire. Mais je n'imaginais pas qu'il nous faudrait autant de temps", se souvient Wielaert, 59 ans aujourd'hui.
De fait, le projet baptisé "Le Tour sous le Dôme" (en référence à la tour de 112 mètres qui domine la ville) s'est heurté à de nombreux obstacles, à commencer par la concurrence de Rotterdam qui allait obtenir l'organisation du Grand départ 2010.
- Armstrong, nouveau coup dur -
"Cette candidature de Rotterdam, ce fut un coup de couteau dans le dos, se souvient Wielaert. Les autorités d'Utrecht avaient alors été très déçues par les organisateurs du Tour qui avaient préféré la cité portuaire. Mais jamais nous n'avons pensé abandonner et Christian Prudhomme (le directeur d'ASO) nous a incités à continuer".
Les Néerlandais s'accrochent, financièrement surtout. Car les autorités locales estiment que pour accueillir le Grand départ, un budget de plus de 15 millions d'euros doit être réuni. Beaucoup plus que les 2,5 millions consacrés à une étape du Giro en 2010.
Coup dur: à l'automne 2012, suite aux aveux de dopage de Lance Armstrong et de ce nouveau scandale qui éclabousse le cyclisme, Rabobank, l'un des principaux parraineurs du projet "Le Tour sous le Dôme", décide de se retirer en même temps que la banque néerlandaise lâche son équipe cycliste. Et d'autres parrains potentiels deviennent soudainement plus frileux...
Le coup est rude (un manque à gagner de plus d'un million d'euros) mais les élus décident toutefois de maintenir leur soutien au projet.
La ténacité des Néerlandais finit par payer: le 7 novembre 2013, ASO annonce qu'Utrecht accueillera le Grand départ un peu moins de deux ans plus tard, tandis que la ville est rassurée sur les retombées financières.
2002-2015: "il aura fallu treize ans pour mettre sur pied un événement qui ne durera que quelques jours", soupire Wielaert.
Le journaliste a conservé ses cartons de bière. Ils sont désormais encadrés et accrochés sur un mur de sa maison, premiers témoins de l'histoire d'un long combat qui emplit désormais de fierté les habitants de la ville.
"Utrecht a toujours vécu dans l'ombre d'Amsterdam (50 km au nord), note Wielaert. Le Grand départ, c'est un bon moyen d'en finir avec ce complexe d'infériorité. Le samedi 4 juillet, la fête sera grandiose".