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Loger les coureurs et suiveurs du TOUR DE FRANCE l'empêcherait presque de dormir. Pascale Thomas est confrontée chaque année à un véritable casse-tête: trouver quotidiennement des chambres pour 1500 personnes, coureurs en tête, non loin des villes étapes.
"Chaque jour, nous devons trouver 850 chambres pour 1500 personnes" sur un total de 4500 nuitées pour l'ensemble des suiveurs du Tour, explique celle qui, pour ASO, est en charge de l'hébergement sur la Grande Boucle depuis une vingtaine d'années.
La priorité est bien sûr de loger les coureurs dans les meilleures conditions. Mais les membres de l'organisation, la garde républicaine, la police, le service médical ou encore les commissaires ont également confié leur droit au sommeil à une petite équipe de cinq personnes dont c'est le travail à l'année chez ASO, l'organisateur de la course.
"Chaque équipe reçoit un contingent de 15 chambres minimum par nuit, à charge d'ASO. Chacun s'organise ensuite pour savoir qui dort avec qui. Certains leaders dorment en "single". Dans certaines équipes, c'est chacun son tour...", raconte Pascale Thomas.
Aucune formation ne peut se sentir défavorisée. C'est là qu'est le casse-tête !
"A la fin du Tour, chaque équipe doit avoir effectué le même kilométrage total en terme de déplacement hôtel/ville étape, assure la responsable hébergement. Mais aussi le même nombre +d'étoiles+: les coureurs doivent avoir eu droit à des établissement de même standing".
On imagine la difficulté de la tâche dans certaines région où l'offre hôtelière n'est pas toujours suffisante. "Cette année, ce fut compliqué pour les étapes de Gap et de Mende".
La complexité ne s'arrête pas là car le cahier des charges à remplir par les hôtels est très exigeant.
- Un cahier des charges exigeant -
Chaque hôtel réservé est visité plusieurs semaines à l'avance par ASO afin d'en vérifier la qualité, le nombre de places de parking, le restaurant, etc.
"Chaque matin d'étape, nous revisitons les hôtels avant l'arrivée des coureurs, raconte Pascale Thomas. C'est le boulot de quatre intendants qui sont accompagnés de cuisiniers pour vérifier les cuisines, les ingrédients. Nous vérifions le nombre de chambres, si les draps de massage sont bien disponibles, toute une série de détails, l'électricité... Tout le cahier des charges y passe".
Les patrons d'hôtels, "souvent fiers de recevoir le Tour", se mettent en quatre pour accueillir au mieux les coureurs. En vingt ans, Pascale Thomas assure avoir été confrontée à peu de réclamations.
"Nous demandons aux équipes quels sont leurs désidératas. Certains managers connaissent bien certains hôteliers et aiment y retourner, nous tentons de les satisfaire, note-t-elle. A la fin de chaque Tour, les patrons d'équipes reçoivent un questionnaire de satisfaction. Nous essayons de tenir compte de leurs suggestions pour les années suivantes".
Ces dernières années, la grande intendante du Tour a constaté un changement majeur, concernant les exigences alimentaires des coureurs.
"Nous devons fournir aux équipes les ingrédients des repas mis au point par une diététicienne de l'Insep. Si certaines formations ont leur propre cuisinier et donc leurs propres recettes, c'est à nous de veiller à ce que tous les ingrédients soient fournis par l'hôtel".
Certaines équipes sont très à cheval sur la literie. Chez Sky ou chez Etixx, par exemple, les coureurs dorment chaque soir sur leurs propres matelas.
Sky avait même envisagé de loger ses coureurs dans de grands motorhomes tout confort afin que Chris Froome et ses équipiers se sentent chez eux dans un environnement familier et évitent les nuisances.
Cette requête a été rejetée: le règlement de l'UCI a été modifié en ce sens en juin, dans un souci d'équité entre les équipes. Mais Dave Brailsford, le manager de la formation britannique, n'a pas renoncé à son projet pour les prochaines éditions du Tour.