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L'écart le plus étroit (2,5 cm) pour l'étape la plus longue (237,5 km): l'examen de la photo-finish a été nécessaire pour donner la victoire, dans la 4e étape du TOUR DE FRANCE, mardi à Limoges, à Marcel Kittel aux dépens de Bryan Coquard .
Dans un sprint jugé en faux-plat montant, le duel franco-allemand -deux jours avant la demi-finale de l'Euro- s'est soldé par la victoire de Kittel. L'Allemand, au physique de play-boy, a enlevé son 9e succès d'étape.
Mais Coquard, troisième la veille, s'est rapproché encore un peu plus d'un succès que l'espoir français (24 ans), aussi vif que malin, attend avec de plus en plus d'impatience.
Troisième à l'arrivée, le Slovaque Peter Sagan a maintenu sa position en tête du classement, à la veille de l'entrée en moyenne montagne. Interrogé sur ses chances de conserver le maillot jaune au Lioran, le champion du monde en titre a coupé court: "On verra. Bien sûr, je vais essayer de garder le maillot".
En attendant le verdict du Massif Central, les sprinteurs ont tenu les premiers rôles. La ligne franchie, Kittel et Coquard ont attendu quelques instants la décision des chronométreurs. "Un moment horrible", a reconnu le vainqueur, qui a appris le résultat final par son ostéopathe.
Son équipe, frustrée par deux deuxièmes places (Kittel samedi, Alaphilippe dimanche), a conclu cette fois. Mais, a ajouté sportivement l'Allemand, "le résultat aurait pu être inversé".
- Coquard en attente -
Le "Coq", surnom de Bryan Coquard , a tenté de surmonter sa déception, cruelle et légitime: "Je n'ai jamais été si proche de la victoire, mais ce n'est toujours pas gagné".
"Je suis jeune mais je suis un gagneur, je veux gagner dès cette année sur le Tour", a répété le coureur de Direct Energie. Pour sa troisième participation, il a été investi cette année des pleines responsabilités par son équipe, désormais organisée autour de lui.
"J'ai tout donné, je ne pense pas avoir fait d'erreur, Kittel était le plus fort", a ajouté Coquard, vainqueur à treize reprises depuis le début de l'année mais toujours en attente de la -proche- consécration au plus haut niveau (4e de l'AMSTEL GOLD RACE en avril).
Le dénouement a consacré le retour de Kittel, en plein désarroi l'an passé et absent du Tour. Passé dans l'équipe Etixx, pour la succession du Britannique Mark Cavendish , il a commencé à prendre ses marques. Son bilan 2016 affiche déjà onze victoires, dont deux au Giro en mai.
Les autres sprinteurs ont dû se contenter des accessits. Entre autres, le Norvégien Alexander Kristoff (5e), débordé dans les 100 derniers mètres.
Quant à Cavendish, vainqueur des deux premiers sprints massifs (Utah Beach et Angers), il a pris la 8e place à Limoges et a laissé à Sagan le maillot vert du classement par points que le Slovaque -habillé en jaune- lui prêtera pour la prochaine journée.
- Alaphilippe proche -
Au contraire de la veille, le rythme a été soutenu sur le long trajet menant de l'Anjou au Limousin. L'échappée du jour (Schillinger, Irizar, Naesen, Gougeard) a été contrôlée très tôt par le peloton et a pris fin à 7 kilomètres de la ligne.
A l'exemple des deux favoris (Froome, Quintana), les candidats au podium sont restés à l'abri dans le peloton, en cette journée plutôt chaude, à la veille de franchir les premiers cols et passer ainsi sur le petit plateau.
"C'est une mise en bouche", prévient Romain Bardet , le "local" de la 5e étape qui arrive dans les monts du Cantal.
"Il n'y a rien de comparable avec ce qui nous attend dans les Pyrénées et les Alpes", explique l'Auvergnat, 6e de l'épreuve voici deux ans (et 9e en 2015). "Mais ça figure en début de Tour et les routes sont souvent tortueuses, avec très peu de visibilité, un enchaînement de petites côtes au revêtement parfois un peu hasardeux, donc c'est assez piégeux".
Dans sa "région de coeur", Bardet désigne Julian Alaphilippe , deuxième du classement général (à 12 secondes du maillot jaune), pour favori: "Le vainqueur sera un coureur capable de bien monter et descendre, et aussi d'avoir le punch nécessaire."
Sagan peut-il rester en jaune sur ce terrain type de moyenne montagne? "Il peut passer... s'il est dans un très bon jour", répond Bardet. "Mais ça reste ouvert".
Alaphilippe, qui découvre le Tour, oscille entre confiance et prudence: "Je ne connais pas du tout l'arrivée. On verra si j'ai les jambes. Douze secondes au classement, c'est à la fois beaucoup et pas beaucoup".