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© AFP/Jeff Pachoud
Le maillot jaune du TOUR DE FRANCE, le Britannique Chris Froome, lors du contre-la-montre au Mont-Saint-Michel, le 10 juillet 2013
La main-mise de Chris Froome sur le 100e TOUR DE FRANCE s'est accrue un peu plus, mercredi, dans le contre-la-montre du Mont-Saint-Michel gagné par l'Allemand Tony Martin , tenant du titre mondial.
Dans la baie illuminée par le soleil et envahie par la foule des grands jours, la plus importante vue depuis longtemps dans un contre-la-montre de plaine, Froome a vécu une journée de grand bleu sous le ciel normand.
Seul contre-temps, vite évacué par le "Kényan blanc", il a été devancé de 12 secondes par Tony Martin , la référence du contre-la-montre qui a galopé à grande vitesse (54,271 km/h) vers le "Mont". Avec fair-play, le porteur du maillot jaune s'est empressé de le féliciter près du podium protocolaire: "Je suis content pour lui."
En rivalisant longtemps avec le rouleur allemand qu'il précédait de 2 secondes après 22 kilomètres, Froome a surtout marqué sa supériorité actuelle sur ses rivaux directs.
L'Espagnol Alejandro Valverde (2e au classement général) lui a cédé deux minutes, son compatriote Alberto Contador (4e) quelques secondes supplémentaires, le Néerlandais Bauke Mollema (3e) une poignée de moins.
© AFP/Pacal Guyot
L'Allemand Tony Martin
(Omega Pharma), vainqueur du contre-la-montre du TOUR DE FRANCE entre Avranches et le Mont-Saint-Michel, le 10 juillet 2013
Tous trois se retrouvent dans une fourchette d'une trentaine de secondes. Mais à distance respectable du Britannique, confortablement installé (3 min 25 sec pour Valverde) en tête du classement alors que le TOUR DE FRANCE a dépassé sa mi-parcours (1743,5 km effectués).
Que doit redouter Froome?
L'accident ou la maladie, pour reprendre la formule consacrée, tant le favori affiche une régularité sans faille depuis le départ de Corse. Mais aussi son isolement au sein d'une équipe (Sky) qui a montré une étonnante vulnérabilité depuis dimanche.
"Dans les Alpes, il y a un enchaînement de journées qui seront dures. Les équipes vont vraiment nous tester", prévoit le maillot jaune. Ou bien avant, pour peu que l'équipe britannique entoure aussi mal son leader qu'à l'approche, mardi, de Saint-Malo. Le Britannique Ian Stannard était son seul appui à 20 kilomètres de l'arrivée, avant que le Norvégien Edvald Boasson Hagen reprenne place à ses côtés. Depuis Greg LeMond en 1989, jamais maillot jaune n'avait été si peu aidé.
Richie Porte , défaillant dans la seconde étape pyrénéenne, a accompli un parcours de haut niveau entre Avranches et le Mont-Saint-Michel (4e de l'étape). L'Australien, le lieutenant le plus proche de Froome dans la montagne, a semblé avoir recouvré ses moyens.
Porte, toutefois, a dépensé une énergie qui pourrait peut-être lui faire défaut un jour prochain. Le choix recèle une part de risques dans une course de trois semaines qui lamine les organismes, surtout par temps chaud.
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L'Allemand Tony Martin
, vainqueur du contre-la-montre du TOUR DE FRANCE, au Mont-Saint-Michel, le 10 juillet 2013
Et les Français?
Deux Français se sont classés dans les dix premiers du contre-la-montre, une performance encourageante dans une discipline longtemps délaissée durant la précédente décennie. Sylvain Chavanel , dont la force s'exprime au mieux sur ce type de parcours, a pris la 7e place, devant Jérémy Roy (8e), qui a confirmé ses gros progrès.
Depuis plusieurs années, le coureur de la FDJ.fr travaille cet exercice fondamental. Il en peaufine les différents aspects pour gagner seconde après seconde. Au point de figurer désormais parmi les très bons spécialistes du peloton.
Ce résultat ne peut qu'encourager les talents du cyclisme national encore mal en point dans le contre-la-montre, l'un des secteurs déterminants pour le classement dans les grands tours. Pour s'en tenir à deux grands espoirs, Thibaut Pinot s'est situé à près de trois minutes et demie de Tony Martin , Romain Bardet à plus de quatre minutes et demie.
© AFP/pld/fh
TDF: les classements du jour
Avec sa lucidité habituelle, Bardet a expliqué ses difficultés: "C'est la première fois que j'utilisais un si gros braquet, j'ai eu du mal à l'emmener." Et le jeune (22 ans) grimpeur auvergnat d'espérer: "J'ai mangé mon pain noir."
Son coéquipier du groupe AG2R La Mondiale, Jean-Christophe Péraud, ancien champion de France du contre-la-montre, a réussi pour sa part un "chrono" conforme à son niveau (19e à 2 min 22 sec), "correct" selon ses termes.
"Jicé", le mieux placé pour terminer premier Français à Paris, est surtout parvenu à intégrer le top 10 du classement général, son objectif déclaré au départ. En sachant que le second contre-la-montre, prévu au-dessus du lac de Serre-Ponçon, le 18 juillet, devrait lui convenir davantage.