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La jeune génération (Van Garderen, Pinot, Bardet) s'approche du pouvoir dans le TOUR DE FRANCE qui a observé lundi à Carcassonne sa seconde journée de repos avant l'attaque des Pyrénées.
Paradoxalement, le podium à Paris pourrait consacrer dimanche prochain un trio à la moyenne d'âge élevée. Derrière l'Italien Vincenzo Nibali (29 ans), qui a la main sur la course depuis l'Angleterre, l'Espagnol Alejandro Valverde (34 ans) et le Français Jean-Christophe Péraud (37 ans) sont -au moins- sur la même ligne que la jeune classe pour figurer dans le tiercé final.
Qu'importe, ce Tour 2014, privé très tôt de ses deux favoris (Froome, Contador) éliminés sur chutes, annonce un changement de génération. En même temps qu'une réjouissante modification des comportements, au moins pour la plus grande course de l'année. La présence de coureurs à la réputation sans tache parmi les premiers du classement fait le bonheur des responsables de l'épreuve, comblés aussi par l'émergence des jeunes talents français de la classe 1990 (Bardet, Pinot).
"C'est plus rapide que prévu", se félicite le directeur du Tour Christian Prudhomme. "Ils m'épatent, par ce qu'ils font dans la course et aussi par leur volonté d'aller plus loin tout en restant réalistes. Ils refusent de s'enflammer". A raison, tant la lutte est indécise derrière l'intouchable Nibali, qui devrait être, sauf accident, le premier Italien à ramener le maillot jaune sur les Champs-Elysées depuis Marco Pantani en 1998.
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Les cinq prétendants au podium se tiennent dans un mouchoir de poche, de l'ordre d'une minute et demie. Sauf coup de théâtre, le retard de Bauke Mollema (pointé à près de quatre minutes de Valverde, dauphin de Nibali), est trop important pour que le Néerlandais puisse combler son handicap.
Van Garderen, au vu de ses qualités de rouleur, dispose d'un (léger) avantage théorique. "Dans un contre-la-montre de fin de Tour, c'est la fraîcheur physique qui importe", tempère Yvon Ledanois, le directeur sportif du jeune (25 ans) coureur américain. "Tejay va bien mais ne parlons pas du podium, tout peut se passer dans les Pyrénées". Mais "TVG" est en droit d'espérer grimper dans la hiérarchie après sa prometteuse cinquième place du Tour 2012 (meilleur jeune).
Bardet (23 ans) et Pinot (24 ans) sont eux aussi prudents. "On va avoir une course très dynamique", prévoit Pinot qui assure être remis du coup (de guidon) reçu sur le genou droit, dimanche, dans l'étape ramenant vers le Midi.
Le Franc-Comtois, qui dit être contraint de passer à l'offensive, "comme Romain (Bardet) et Valverde", avoue préférer les Alpes aux Pyrénées mais s'estime prêt pour le rendez-vous. Avant de décrypter la tactique prévisible du maillot jaune: "Nibali va laisser partir les échappées. Ce sera aux autres de rouler s'ils veulent quelque chose. Et, si lui peut prendre du temps dans le final, il en prendra."
- Les Pyrénées et le contre-la-montre -
Le triptyque pyrénéen, imaginé par Christian Prudhomme, marie une longue étape avec une arrivée au bas de la descente du port de Balès (Bagnères-de-Luchon) à deux parcours plus longs qui se concluent par des grandes ascensions classées hors catégorie (Pla d'Adet et Hautacam). L'étape-clé ? sans doute la... plus courte (125 km), mercredi, entre Saint-Gaudens et le Pla d'Adet, sur les hauteurs de Saint-Lary.
"Ce sera très difficile à gérer, même pour un leader", estime le directeur de course Thierry Gouvenou. Dans les 75 derniers kilomètres, trois cols de première catégorie (Portillon, Peyresourde, Val Louron-Azet), sans la moindre portion de plat, précèdent la montée finale. Le lendemain, le Tourmalet, le "géant" des Pyrénées, se dresse sur la route de Hautacam, dernière grande montée du jour.
Il ne restera plus ensuite que les 54 kilomètres du "chrono" tracé dans le Périgord, entre Bergerac et Périgueux. "C'est un tracé solide qui favorise davantage les hommes en forme", relève Gouvenou.
Les références dans ce domaine privilégient plutôt Van Garderen et Péraud. Voire Valverde qui a, pour lui, une grande expérience forgée dans ses sept participations au Tour. Pour Pinot et surtout Bardet, a priori le moins costaud des cinq dans l'exercice (pour l'instant), il faudra mettre à profit les cols pyrénéens pour creuser des écarts auparavant. Une garantie de spectacle dans ce Tour enthousiasmant.