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La Grande Boucle, c'est comme avoir "le G8" ou "le pape": ville industrieuse du rude Haut-Bugey, Oyonnax (Ain) compte sur le TOUR DE FRANCE, qu'elle accueille pour la première fois mercredi, pour se faire connaître du monde, au delà de son image de capitale de la "Plastic Vallée".
Escale inédite du Tour, à l'issue d'une 11e étape partie de Besançon, "Oyo" a mis un peu plus de deux ans pour attirer le peloton, explique Michel Perraud (UDI), maire de cette commune de quelque 20.000 habitants au c?ur d'une vallée qui concentre environ 600 entreprises du secteur de la plasturgie, soit 12.000 salariés.
Avec en ligne de mire de substantielles retombées économiques, et surtout une notoriété accrue.
De cette candidature gagnante de sa ville, M. Perraud dit que ce fût comme "une histoire d'amour", "un flash", "un tilt" entre les dirigeants d'Amaury Sport Organisation (ASO), les organisateurs du Tour, d'un côté, la mairie et la communauté de communes de l'autre.
L'élu, un des principaux architectes de la venue du Tour à Oyonnax, voulait trouver un moyen pour "faire rayonner" un territoire rarement mis sous les feux de la rampe. Et comme Oyonnax se distingue dans le sport, surtout en rugby -les Rouge et Noir de l'US Oyonnax sont montés dans l'élite du Top 14 à l'issue de la saison 2012-2013-, c'est tout naturellement vers l'événement sportif "made in France" le plus connu que se tourne la commune.
Diffusé dans 190 pays, le Tour est "une vraie vitrine", met en avant Frédéric Borthot, président de l'association des commerçants-artisans.
- 'Jamais Saint-Tropez' -
"Oyonnax ne sera jamais Annecy, Aix-les-Bains, Cannes ou Saint-Tropez", mais "au-delà de la réputation de savoir-faire industriel qui n'est pas toujours bien valorisée, c'est une opportunité extraordinaire de faire connaître une ville et une région", ajoute-t-il.
"Vous imaginez s'il fallait payer une campagne de communication pour 190 pays? Est-ce qu'une ville de 20.000 habitants pourrait se payer ça?", abonde le maire, pour qui, c'est sûr, les 300.000 euros déboursés, pour attirer la compétition, sont un bon investissement.
Déjà ville d'arrivée de la deuxième étape du critérium du Dauphiné en 2013, également organisée par ASO, Oyonnax a fait un chèque de 100.000 euros (hors taxe) à la société organisatrice pour accueillir le Tour en 2014. Les 200.000 euros restant ? Toute la logistique et les animations nécessaires pour adapter la commune à l'épreuve et lui donner un air de fête.
- Usine éphémère -
"D'un point de vue économique, nous en avons besoin. Et il y aura des retombées considérables pour la ville et la vallée", ambitionne le maire, sans avancer de chiffres.
"Oyonnax est une petite ville qui n'est pas connue au niveau national, observe Thierry Emin, vice-président du club de rugby local et dirigeant d'entreprise. Le fait qu'on associe le sport au développement économique, c'est assez malin car l'image est bonne et stimule l'économie."
Selon M. Emin, "on va forcément parler de ce qui constitue la force économique d'Oyonnax, c'est-à-dire la plasturgie". Les entreprises du secteur ont d'ailleurs déjà prévu moult animations le jour de l'arrivée, dont l'installation d'une usine éphémère.
Côté tourisme, les professionnels se frottent eux aussi les mains. Habitué aux sauts de puce de visiteurs lyonnais ou genevois, l'office de tourisme local doit cette année répondre à des demandes d'hébergement et de renseignement provenant de touristes étrangers peu habitués aux latitudes haut-bugistes: Lituaniens ou Slovaques par exemple, désireux de suivre les exploits de leurs compatriotes Ramunas Navardauskas ou Peter Sagan .
M. Perraud en est en tous cas certain, Oyonnax marquera l'épreuve: "Le gagnant de l'étape sera celui qui gagnera le Tour", s'enflamme-t-il.