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© AFP/Jeff Pachoud
Le cycliste sud-africain Daryl Impey salue la foule après avoir endossé le Maillot jaune de leader du TOUR DE FRANCE, le 4 juillet 2013 à Montpellier
Le TOUR DE FRANCE s'est mis à l'heure africaine, jeudi à Montpellier, où Daryl Impey est devenu le premier coureur du continent à revêtir le maillot jaune.
Treizième d'un sprint gagné par le "Gorille" allemand Andre Greipel, le coureur sud-africain s'est empressé de remercier son coéquipier, l'Australien Simon Gerrans , pour ce cadeau de choix.
"Oui, c'est un cadeau", a confirmé ensuite Impey, qui était à égalité de temps au départ d'Aix-en-Provence avec Gerrans. Les deux hommes avaient été départagés jusque-là par l'addition de leurs places à l'arrivée.
Cette fois, une "cassure" dans le peloton a permis à un premier groupe de 16 coureurs de précéder le gros de la troupe de 5 secondes à l'arrivée jugée devant le stade Yves-du-Manoir, tout près de la rue des... Springboks, le nom de l'équipe de rugby d'Afrique du Sud.
"Simon (Gerrans) m'a emmené pour le sprint", a souligné le nouveau maillot jaune en relevant que Montpellier était décidément la ville des "premières" pour le cyclisme sud-africain. En 2007, la ville languedocienne avait été le théâtre du succès de Rob Hunter, le premier coureur du pays de Mandela vainqueur d'étape dans le Tour.
© AFP/Pascal Guyot
Le Sud Africain Daryl Impey (à gauche) lors de l'arrivée de la 6e étape du TOUR DE FRANCE, le 4 juillet 2013 à Montpellier
"C'était l'idée de Simon"
"C'était l'idée de Simon. Ils sont amis avec Daryl", a raconté Matt White, le directeur sportif de l'équipe Orica. "Simon est venu me voir après l'étape d'hier (mercredi). Il m'a demandé si nous étions d'accord pour donner le maillot jaune à Daryl. C'était risqué comme tactique. Il fallait faire attention".
Gerrans a expliqué son geste par la reconnaissance: "Après tout ce qu'il a fait pour moi dans les deux premières étapes du Tour..."
Ce dénouement original a conclu une étape de 176,5 kilomètres privée -fait très rare dans le Tour- d'une véritable échappée si l'on considère que la tentative de l'Espagnol Luis Angel Maté, dès le départ d'Aix-en-Provence, a pris fin de façon inattendue. Nanti de plus de cinq minutes d'avance (Km 26), le "lynx andalou" de l'équipe Cofidis a suffisamment ralenti son allure pour être repris après 44 kilomètres.
© AFP/Joël Saget
L'Australien Simon Gerrans
avant le départ de la 6e étape du TOUR DE FRANCE, le 4 juillet 2013 à Aix-en-Provence
Sans doute le coureur espagnol et son encadrement ont-ils considéré qu'un effort soutenu était inutile. Les sprinteurs tenaient à se disputer la victoire à Montpellier et les coureurs du classement général se méfiaient trop des possibles bordures dans la traversée de la plaine du Languedoc.
A l'exemple d' Alberto Contador , dont les équipiers sont restés placés à l'avant durant de longues minutes. L'Espagnol avait encore en mémoire la mésaventure survenue dans les parages, en 2009, à l'approche de la Grande-Motte.
Existe-t-il une hiérarchie des sprinteurs dans ce Tour?
Greipel s'est imposé aussi nettement à Montpellier que son ancien coéquipier et grand rival, le Britannique Mark Cavendish , la veille à Marseille. Cette fois, le puissant Allemand a été lancé dans les meilleures conditions par ses coéquipiers qui ont attendu les 1500 derniers mètres pour se placer à l'avant du peloton.
A Marseille, Greipel n'avait pu garder la roue du Néo-Zélandais Greg Henderson, chargé de le piloter. "Les meilleurs sprinteurs du monde sont présents. Alors, la moindre erreur ne pardonne pas", a rappelé le vainqueur du jour.
Si Cavendish, du haut de son palmarès inégalé parmi ses contemporains, reste l'incontestable référence, il doit tenir compte d'une opposition consistante. Outre Greipel, qui a gagné trois étapes l'an passé et une autre lors de ses débuts en 2011), l'Allemand Marcel Kittel et le Slovaque Peter Sagan , voire le Norvégien Alexander Kristoff , sont mieux que des faire-valoir.
A l'entrée dans le département de l'Hérault, "Cav" a joué de malchance. Il a été pris dans l'une des chutes qui ont émaillé la dernière heure ( Joaquim Rodriguez s'est lui aussi retrouvé à terre) et a dû se contenter de la quatrième place de l'étape, derrière Greipel, Sagan et Kittel. Avant de hurler sa rage dans le bus de son équipe en répétant: "P... de vélo !"
© AFP/Pascal Guyot
L'Allemand Andre Greipel vainqueur de la 6e étape du TOUR DE FRANCE, le 4 juillet 2013 à Montpellier
Sagan, deuxième pour la troisième fois depuis le départ, a fait contre mauvaise fortune bon coeur. "Il n'est pas encore à 100 pour cent de sa condition après sa chute du premier jour, a estimé son directeur sportif Stefano Zanatta. Il lui manque encore quelque chose pour battre les meilleurs".
Le "Hulk" venu de Slovaquie a gardé le maillot vert. Mais le "Gorille", le surnom de Greipel, s'est rapproché à 29 points.