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Son troisième Tour en poche, Chris Froome a le droit de regarder l'avenir en confiance, dans sa quête d'un nouveau succès, si les cartes ne sont pas redistribuées au départ de l'édition 2017, le 1er juillet à Dusseldorf (Allemagne).
Le Britannique a enlevé son succès le plus probant, de l'avis général. Au rebours de son insolente domination dans des arrivées au sommet, qui avaient généré polémique et même suspicion en 2013 et 2015, Froome a gagné cette fois sur d'autres terrains.
"Je progresse chaque année, j'apprends", estime-t-il en soulignant qu'il se sent plus fort tactiquement: "Je lis de mieux en mieux la course."
Ses prises de risques, que l'on peut juger excessives, ont cette fois été récompensées. Mais le Britannique est tombé à deux reprises dans le Tour, deux chutes qui auraient pu avoir des conséquences plus lourdes. En 2014, son Tour s'était arrêté avant la fin de la première semaine après trois chutes.
Froome est-il guetté par l'usure ? Il assure que non, que sa motivation est intacte, que son amour du Tour - "c'est la plus grande course de notre sport", répète-t-il - l'amène à tout axer sur le rendez-vous de juillet.
- Au-delà de 30 ans -
"Ce serait mon rêve de revenir sur le Tour les cinq-six prochaines années et d'essayer de gagner", affirmait-il samedi, à la veille de boucler son sixième Tour.
En juillet 2014, l'Anglais né au Kenya affichera 32 ans à son compteur. Soit un âge sensiblement supérieur à celui qu'avaient les codétenteurs du record des victoires (Anquetil, Merckx, Hinault, Indurain) lors de leur cinquième succès. Mais l'histoire récente rappelle qu'on peut gagner le Tour bien au-delà de 30 ans. Cadel Evans avait déjà fêté son 34e anniversaire quand il s'était imposé en 2011.
A son avantage, Froome devrait avoir en 2017 un entourage aussi solide que cette année. L'équipe Sky, qui se targue d'une organisation tournée exclusivement vers la performance, dispose des moyens, humains et matériels, pour le soutenir au mieux. Sans aller toutefois jusqu'à présenter un leader de remplacement.
Ses adversaires tentent de s'inspirer de cette démarche systématique. Au premier chef, Romain Bardet , dont la capacité d'analyse est rarissime pour son jeune âge (25 ans). Mais le Français, qui a exploité au mieux ses possibilités pour devenir cette année le dauphin de Froome, sait tout ce qui lui reste à accomplir pour grimper encore une marche.
- Les arrivées au sommet en question -
"J'espère que ce n'est qu'une étape dans ma carrière", dit l'Auvergnat. Sa chance pourrait venir des autres coureurs de la fameuse génération 1990 promis aux premiers rôles en montagne (Quintana, Aru, Pinot), plus ou moins en retrait dans ce Tour. Alors que l'Espagnol Alberto Contador (33 ans) mène une lutte contre le temps, en fin de carrière, les jeunes loups sont en nombre pour multiplier les dangers et détrôner le roi Froome.
Le Britannique, qui a bâti sa victoire cette fois dans les contre-la-montre, bénéficiera-t-il du même atout en 2017 ? Christian Prudhomme, le directeur du Tour, a réduit la distance des "chronos" ces dernières années après avoir constaté leur impact écrasant sur la course en 2012. Il a pu vérifier aussi que les arrivées au sommet répondaient le plus souvent à des schémas convenus, sans surprise, avec des coureurs à l'oeil rivé sur leurs capteurs de puissance.
Jean-François Pescheux, frais retraité, qui a dirigé la course jusqu'en 2014, prône la quasi-suppression des arrivées au sommet. "En jugeant l'arrivée en bas du col après la descente, on introduit un facteur supplémentaire d'incertitude", estime-t-il. Réponse le 18 octobre, quand Christian Prudhomme dévoilera la carte de la 104e édition.