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Il s'est emparé du maillot jaune à la faveur d'une folle descente pour finalement remporter dimanche son 3e TOUR DE FRANCE. Un instant de plaisir qui lui a rappelé son enfance au Kenya. Mais Chris Froome, père d'un petit Kellan depuis décembre, ne prend rien à la légère.
Pour comprendre le "Kényan blanc", il faut d'abord se rendre dans son pays natal, où il a vécu une enfance modeste auprès de sa mère Jane, qui multipliait les petits boulots pour joindre les deux bouts, explique Carmen de Tord dans le journal de Barcelone La Vanguardia.
Froome a donné ses premiers coups de pédale avec le fils de celle-ci, qui avait le même âge, dans la savane africaine, si loin des hauts lieux du cyclisme traditionnel. Le temps d'un exploit, celui de la descente de Peyresourde, c'est cette enfance qui a ressurgi. "Quand j'étais petit, je descendais à fond les pentes au Kenya", avait déclaré Froome au soir de sa victoire dans la 8e étape.
"Je me suis vraiment senti comme un enfant qui essaye de rester loin devant ses copains. C'est ma conception du cyclisme: des frissons, une mentalité de jeune conducteur", avait-il ajouté.
Face à ce champion doux, poli mais imperméable, ses détracteurs pourraient chercher dans son passé quelques anecdotes gênantes. Peine perdue. "Chris Froome a toujours été un mec super tranquille, super sympa", se souvient Jonathan Fazan, aujourd'hui responsable des mécaniciens dans l'équipe IAM et qui a connu le Britannique lors de son passage au Centre mondial du cyclisme à Aigle, en Suisse.
- Education stricte -
Froome avait alors 22 ans et n'était pas encore professionnel mais déjà "super gentil". "Plusieurs fois, à l'arrivée à l'hôtel, il avait proposé un coup de main pour descendre les vélos des toits des voitures. Il a une éducation certainement très stricte par rapport au respect des gens et de tout ce qui est autour de lui", estime le mécanicien.
"C'est quelqu'un qui ne laisse jamais traîner des papiers par terre, qui fait attention à récupérer ses affaires, à ne rien laisser traîner. Il est attentif aux autres", se souvient encore Fazan.
Une éducation stricte également reçue au Kenya, du côté du collège Banda, résidu colonial britannique au sud de Nairobi.
"Très calme et pas présomptueux", selon Kjell Carlström, son ancien coéquipier chez Sky (2010-2011), Chris Froome n'a donc pas changé. Si ce n'est sur son vélo, où son perfectionnisme l'a poussé à travailler ses moindres défauts.
Cela fut frappant sur ce Tour, remporté haut la main par "Froomey", brillant sur tous les fronts. Notamment en descente, une spécialité qu'on ne lui connaissait pas jusqu'ici.
"Il a vraiment travaillé sa dextérité à vélo", admirait Yvon Sanquer après Megève, où le Britannique a remporté sa deuxième étape au contre-la-montre. "Dans ce chrono, c'était vraiment un modèle du genre. Sa descente était vraiment impressionnante".
- Encore '5 ou 6 ans' -
"Il était très fort sur le reste du parcours mais, techniquement, il a vraiment progressé au niveau du maniement du vélo. Il y a dû y avoir un gros travail. Ca n'était pas son point fort, les trajectoires", analysait le manager de Cofidis.
Solide dans l'ascension du Mont Ventoux grâce à son rapport poids/puissance, Froome a en revanche surpris tout le monde dans l'Hérault en profitant d'une bordure pour accompagner Peter Sagan jusqu'au sprint final!
Une polyvalence, fruit d'un travail de blocs, façonnée depuis des années par son manager chez Sky, Dave Brailsford.
Maintenant qu'il a rejoint le panthéon des vainqueurs du Tour avec trois succès, Froome, à 31 ans, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. "Cinq ou six années", voici la longévité qu'il espère pour son règne.
Pour tenir jusqu'à l'horizon 2020, la motivation de Froome porte un prénom: Kellan, son fils né en décembre.
Avant cette troisième campagne de juillet victorieuse, "Froomey" avait expliqué: "Devenir père m'a donné beaucoup de motivation dans la vie et dans ma carrière. Je tiens à ce que mon petit garçon soit fier de moi. Fier de mes maillots jaunes".