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La réussite française, attestée par la présence de Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot sur le podium, a éclairé le TOUR DE FRANCE 2014. Explications d'un Tour couleur bleu.
UN PELOTON DU TOUR LARGEMENT ASSAINI. La première raison, de loin la plus importante de l'avis de ceux qui ont vécu les années oppressantes et frelatées de l'ère Armstrong. "Un Français sur le podium, c'était avant. Avant que l'affaire Festina n'éclate, avant les interminables années Armstrong, avant que des vainqueurs improbables (Pereiro, Sastre) prennent rang au palmarès du TOUR DE FRANCE. C'était il y a dix-sept ans", rappelait L'Equipe dans son édition de dimanche.
Le directeur du Tour Christian Prudhomme soulignait samedi le virage: "Le cyclisme a mis en place le passeport biologique et les contrôles aussi ont changé." Ciblés et inopinés dans la période d'avant-Tour, ils sont censés jouer un rôle dissuasif dont les effets sont manifestes sur la course, devenue selon Radio-Peloton (ce que disent les coureurs entre eux) la plus propre de l'année.
Les contrôles, du reste, sont nombreux sur le Tour. L'étreinte ne doit pas se desserrer. Il est même arrivé que le symbole de la course, le maillot jaune, soit contrôlé trois fois dans la même journée durant l'édition 2014.
UNE GENERATION TRES TALENTUEUSE. Thibaut Pinot et Romain Bardet , tous deux nés en 1990, sont les symboles de cette vague sans complexe, habituée à gagner dans les catégories de jeunes (juniors et espoirs). Avec Warren Barguil , attendu sur le Tour 2015 après ses débuts prometteurs l'an passé dans la Vuelta (deux étapes), mais aussi Arnaud Démare, Nacer Bouhanni et Bryan Coquard dans les sprints.
Est-elle plus talentueuse que son aînée (Casar, Fédrigo, Chavanel, etc) ? Thomas Voeckler pense que oui, l'ex-maillot jaune du Tour évoque un creux générationnel dans la première décade du XXIe siècle. D'autres en sont moins certains. " Sandy Casar a fait 6e du Giro (en 2006). Ceux qui étaient devant lui sont tombés ensuite pour dopage", relève le Dr Gérard Guillaume, le médecin de l'équipe FDJ.fr. Le Francilien, retraité depuis la fin de l'année dernière, le disait le mois dernier à l'AFP: "Je suis né dix ou douze ans trop tôt."
UN CYCLISME PRO STRUCTURE. Trois équipes (AG2R La Mondiale, Europcar, FDJ.fr) en première division mondiale, des parraineurs présents depuis de longues années (18 ans pour Cofidis et la FDJ), un calendrier cohérent regroupant courses d'un jour et par étapes de différents niveaux et, cerise sur le gâteau, la plus grande course du monde, le TOUR DE FRANCE, qui joue un rôle essentiel d'attraction. Les éléments sont réunis pour que le cyclisme français, le premier historiquement à avoir fait sa révolution culturelle de l'antidopage suite à l'affaire Festina (1998), ait des résultats remarquables.
Le ciel bleu comporte quelques nuages. Les grandes équipes peinent à trouver les ressources nécessaires pour garder leurs meilleurs éléments, de plus en plus cotés et donc recherchés. Les plus petites se démènent pour exister, sportivement et financièrement. Quant à la filière jeunes, elle semble donner en ce moment des résultats moindres. La source serait-elle en train de se tarir ?
Les épreuves, hormis ASO dont l'épreuve-phare (TOUR DE FRANCE) garantit la survie des autres, sont elles aussi confrontées à des problèmes d'organisation grandissants. Notamment en raison de la concurrence internationale qui attire les stars du peloton vers d'autres horizons et de la hausse des coûts de sécurité.