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Le TOUR DE FRANCE, feuilleton estival centenaire autant que fête populaire, s'élancera samedi du Mont-Saint-Michel pour 21 étapes en passant par le Mont Ventoux et le Mont Blanc, jusqu'à l'arrivée à Paris le 24 juillet.
Le Britannique Chris Froome et l'Espagnol Alberto Contador , deux doubles vainqueurs, mais aussi (et surtout) le grimpeur colombien Nairo Quintana , rassemblent les suffrages au départ de la plus grande course cycliste du monde, placée sous haute sécurité dans le département de la Manche qui est celui du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
La sécurité? "C'est LA priorité des organisateurs du Tour", affirme son directeur Christian Prudhomme en évoquant surtout le risque routier, dans un lourd contexte suite aux chutes gravissimes qui ont traumatisé le peloton depuis le début de l'année. Sans parler de l'état d'urgence toujours en cours après les divers attentats.
Des mesures, "visibles ou non" selon l'expression de Christian Prudhomme, ont été annoncées. D'autres sont à prévoir dans la semaine pour garantir l'intégrité sportive d'une course tant mise à mal dans le passé par le dopage et menacée aujourd'hui comme l'ensemble de son sport par la fraude technologique, le fameux moteur trouvé en début d'année dans une course féminine.
- 'Pour un vrai montagnard' -
Pour son premier Grand départ en France depuis 2013 et l'édition du Centenaire qui avait somptueusement débuté en Corse, le Tour renoue avec les merveilles. Le peloton des 198 coureurs (22 équipes) se rassemblera samedi au pied du Mont-Saint-Michel, joyau de l'architecture du Moyen-Age inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco.
Pour les sprinteurs dont le gotha (Kittel, Greipel, Cavendish, Bouhanni, Kristoff) est réuni au départ des 3535 kilomètres, c'est l'espérance d'un premier maillot jaune en fin de journée à Utah Beach. Le lendemain, à Cherbourg, c'est au tour des puncheurs, en premier lieu le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan , qui fait main basse depuis 2012 sur le maillot vert du classement par points.
Les grimpeurs n'auront pas à attendre longtemps. Dès la 5e étape, ils ont le Massif central à se mettre sous la dent. Deux jours plus tard, c'est l'entrée dans les Pyrénées pour un triptyque qui se conclut par la montée andorrane d'Arcalis.
"C'est le premier parcours où la montagne est étalée sur 17 jours", relève Christian Prudhomme en insistant sur l'importance des montées mais aussi des descentes: "Plus qu'un grimpeur, il faudra être un vrai montagnard pour gagner le Tour 2016."
- 'La fête et les jambes' -
Le Ventoux, qui se dresse devant le peloton le 14 juillet, et le Grand Colombier (Culoz), sont les grands rendez-vous de la deuxième semaine avec l'exigeant contre-la-montre de l'Ardèche. Mais la troisième semaine, avec quatre journées alpestres et le col de Joux-Plane à 24 heures des Champs-Elysées, est encore plus dure.
La perspective de ce final à proximité du Mont Blanc encourage Quintana (2e en 2013 et 2015) dans son ambition de devenir le premier Colombien -et même Sud-Américain- à gagner le Tour. Mais il lui faudra battre Froome, programmé comme l'an passé par son équipe pour la victoire, et Contador, imprévisible mais toujours flamboyant au crépuscule de sa carrière.
Derrière les trois favoris logiques de cette 103e édition piaffent les autres grimpeurs. De Fabio Aru , le néophyte italien vainqueur de la Vuelta, à Thibaut Pinot (3e en 2014), devenu à 26 ans le porte-drapeau du cyclisme français en phase d'épanouissement.
Le Tour, qui se prête aux rêves, est la grande fable de notre époque. Pour ses coureurs, ses téléspectateurs et aussi ses (10 à 12) millions de spectateurs sur le bord des routes, en France ou dans les trois autres pays visités cette année (Espagne, Andorre, Suisse). "Le TOUR DE FRANCE, c'est la fête et les jambes", écrivait Antoine Blondin, disparu voici 25 ans. "Une épreuve de surface qui plonge ses racines dans les grandes profondeurs."