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La descente d'Allos, la plus compliquée du TOUR DE FRANCE, a tourné mal pour Thibaut Pinot et pour l'Espagnol Alberto Contador dans la 17e étape gagnée mercredi à Pra-Loup par l'Allemand Simon Geschke.
Pinot, seul en chasse derrière Geschke, et Contador, présent dans le groupe des favoris, ont glissé et chuté à quelques minutes d'intervalle.
A l'inverse, le Britannique Chris Froome a négocié sans risque cette longue descente pour conserver son maillot jaune à Pra-Loup, malgré le harcèlement de son dauphin, le Colombien Nairo Quintana .
Que s'est-il passé pour Pinot ?
Le Franc-Comtois était probablement le plus fort du groupe échappé avant la deuxième des cinq ascensions du jour. Il s'est dégagé imparablement dans le final du col d'Allos pour franchir le sommet à une minute de Geschke, parti seul à l'avant avant le pied de la montée, à 49 kilomètres de l'arrivée.
Tout a basculé dans l'un des premiers virages de la descente. Avant sa sortie, le grimpeur de la FDJ a regardé derrière lui et sa pédale, à l'intérieur de la courbe, a semble-t-il touché le sol. Jeté à terre, le Français a perdu une vingtaine de secondes sur l'incident. Mais il a surtout été rattrapé par ses démons de 2013, quand il était apparu tétanisé dans la descente très sinueuse du port de Pailhères, l'un des grands cols des Pyrénées.
"Je savais que j'allais être bloqué et, en plus, j'avais le guidon de travers", a déclaré à Pra-Loup le troisième (et meilleur jeune) du Tour 2014.
Depuis le Tour 2013 de mauvaise mémoire, il a toutefois travaillé pour gommer ce point faible. Mentalement et techniquement.
A l'automne suivant, il avait pris des cours de pilotage sur le circuit de Magny-Cours, en réponse à une proposition de Max Mamers. "L'objectif est de familiariser Thibaut avec les vitesses élevées", avait alors expliqué Marc Madiot , le manager de la FDJ.
L'année passée, le Franc-Comtois avait marqué d'intéressants progrès, confirmés cette saison. Jusqu'à cette glissade.
A la décharge de Pinot, contraint d'effectuer une descente rapide s'il voulait préserver ses chances de rejoindre Geschke dans la montée finale de 6 kilomètres vers Pra-Loup, la descente d'Allos n'avait rien de facile.
"Les virages étaient dangereux, Je ne peux pas prendre de risques trop souvent, une erreur peut coûter cher, ça va comme ça...", a déclaré le champion d'Italie Vincenzo Nibali , pourtant un virtuose de l'exercice.
Le Français l'a reconnu avec franchise: "Je n'ai pas envie de mourir sur le vélo." Mais il a annoncé aussi sa volonté de persévérer dans le Tour pour tenter de gagner une étape. Les prochaines journées lui offrent un terrain a priori plus favorable.
Pourquoi Froome a-t-il été attaqué d'aussi loin ?
Le Britannique a bouclé les 161 kilomètres dans la roue de Quintana, son principal adversaire. Il n'a rien lâché au grimpeur andin qui a accéléré à plusieurs reprises, sur le haut du col d'Allos et dans la montée vers Pra-Loup.
Mais Froome, dont la situation reste confortable avec un avantage intact sur Quintana (3 min 10 sec), a semblé légèrement agacé après coup, par les attaques lancées dès la première ascension. Tour à tour, Quintana et Contador ont cherché à partir à l'avant. Histoire d'affaiblir l'équipe de l'Anglais, voire de l'isoler même si deux coureurs de la Sky (Porte, Roche) se sont infiltrés ensuite dans l'échappée du jour.
"On voit bien qu'ils (Quintana, Contador) prennent de plus en plus de risques, ils jouent le tout pour le tout", a réagi le maillot jaune. Mais Froome sait aussi que le danger, pour lui, réside dans une offensive de grande ampleur lancée de loin, le contraignant à des efforts démesurés.
Une pareille opération semble désormais exclue pour Contador, blessé dans sa chute et désormais distancé de près de 7 minutes au classement. Elle ne peut plus venir que de l'équipe de Quintana, avec l'Espagnol Alejandro Valverde pour alternative.
Valverde a grimpé d'un rang au classement, pour accéder à un podium virtuel (3e à 4 min 09 sec). Il est l'un des bénéficiaires de l'abandon de l'Américain Tejay Van Garderen , malade et en souffrance sous le soleil des Alpes-de-Haute-Provence.
Les lendemains de la journée de repos réservent décidément leur lot de (mauvaises) surprises. Comme pour Romain Bardet , en proie à une fringale durant l'étape, et Tony Gallopin , désormais nettement distancé.