Happy Birthday : |
L'avenir sourit au cyclisme français, dont le bilan du TOUR DE FRANCE, bien qu'en retrait par rapport à l'année passée, recèle des motifs d'espérer pour les prochains étés.
Aucune place sur le podium (deux en 2014) et deux coureurs dans les onze premiers (quatre l'an passé). Le constat, cruel dans sa sécheresse chiffrée, doit tenir compte de l'aspect exceptionnel de l'édition 2014, quant tout avait réussi à Jean-Christophe Péraud (2e) et Thibaut Pinot (3e).
L'entame, cette fois, s'est avérée problématique, voire catastrophique. Après dix étapes, au soir de l'arrivée à La Pierre-Saint-Martin, les "Bleus" étaient dans les cordes. Seul, Alexis Vuillermoz avait éclairé la semaine, en haut de Mûr-de-Bretagne, dans un tableau d'ensemble préoccupant malgré la bonne tenue de Tony Gallopin et Warren Barguil .
A côté des difficultés de Péraud et Pinot, l'abandon sur chute de Nacer Bouhanni , le retard de Romain Bardet et Pierre Rolland ajoutaient à l'inquiétude. Le rebond dans la seconde moitié du Tour n'allait être que plus spectaculaire. Tant pour Rolland, entreprenant à l'image de son équipe Europcar, que pour les deux chefs de file de la nouvelle génération, Pinot et Bardet.
"L'un et l'autre ont magnifiquement réagi", s'est félicité le directeur du Tour Christian Prudhomme, comblé par les succès de Bardet à Saint-Jean-de-Maurienne et de Pinot à l'Alpe d'Huez. A chaque fois, avec la manière, dans des étapes alpestres majeures comportant l'ascension de plusieurs cols.
- Grandir encore -
"Le bilan est excellent", a estimé Bardet, complètement revigoré par sa première victoire dans le Tour et sa neuvième place au classement final. "Il est très bon", a renchéri Pinot, son aîné de quelques mois. "Je me suis battu tous les jours et j'ai gagné l'étape que tous les grimpeurs rêvent de remporter".
Pour autant, les deux Français n'entendent pas renoncer -c'est heureux!- à leurs ambitions pour le classement général. Tous deux disposent des moyens de s'installer durablement dans le haut du tableau. Il leur faut grandir encore dans une course de grand fond qui privilégie la maturité et réclame de l'expérience. Des cinq premiers à Paris, un seul (l'exception Nairo Quintana ) est âgé de moins de 30 ans.
Pour les équipes FDJ (Pinot) et AG2R La Mondiale (Bardet), le défi consiste maintenant à entourer au mieux leurs pépites, à rivaliser avec les armadas à gros budget qui peuvent se permettre de soigner tous les détails.
La première a initié le mouvement. La seconde a passé la vitesse supérieure, notamment pour tout ce qui touche à l'entraînement. Quitte à tâtonner encore, comme avait pu le faire l'équipe Sky lors de ses débuts laborieux dans le peloton (2010).
Limitées par leurs moyens, sensiblement inférieurs à ceux des équipes qui visent les podiums (BMC, Movistar, Etixx, Astana et, bien sûr, Sky), les formations françaises veulent optimiser leurs efforts. Pinot et Bardet, ces deux premiers crus millésime 1990, le méritent.