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Maître des sprints de l'édition 2016, le "king" Mark Cavendish a gagné pour la quatrième fois depuis le départ du TOUR DE FRANCE, samedi, au Parc des Oiseaux, à la veille d'une nouvelle étape piège.
A 31 ans, le Britannique a porté à 30 son total de succès dans le Tour depuis le début de sa carrière. A quatre étapes du record du légendaire champion belge Eddy Merckx , qui a toutefois ramené le maillot jaune à cinq reprises à Paris.
Le coureur de l'île de Man, désormais sous les couleurs de l'équipe sud-africaine Dimension Data, a dominé le sprint de cette 14e étape reliant la Drôme à l'Ain. Sur la ligne installée près de Villars-les-Dombes, il a précédé d'une pleine longueur le Norvégien Alexander Kristoff et le champion du monde, le Slovaque Peter Sagan .
L'Allemand John Degenkolb , renaissant après son grave accident du début d'année, a pris la quatrième place devant l'Allemand Marcel Kittel , le premier à lancer le sprint mais débordé ensuite par Cavendish.
Kittel a levé le bras en signe de protestation avant la ligne. "J'étais à l'intérieur et il s'est rabattu", a estimé l'Allemand (un seul succès dans le Tour 2016), bien qu'il ait été à ce moment-là en décélération par rapport à "Cav".
- Le plaisir de Roy -
"Aujourd'hui, il fallait attendre", a répliqué le vainqueur du jour en expliquant sa victoire par sa patience. "Je voyais que Kittel voulait mettre son sprint en route très tôt. Quand j'ai vu qu'à deux kilomètres de l'arrivée, il était déjà en route avec seulement quatre équipiers et face au vent, j'étais persuadé que ça allait se retourner contre lui".
"Je ne sais pas ce que Marcel Kittel reproche à Cavendish dans le sprint", a déclaré Sagan, dont le maillot vert du classement par points n'est pas menacé par les succès à répétition du Britannique (62 points de retard).
Cette étape de transition de 208,5 kilomètres, sans conséquence pour le maillot jaune porté par le Britannique Chris Froome, a donné lieu à une longue échappée de quatre coureurs (Roy, Elmiger, Howes, Benedetti) malgré le vent soufflant le plus souvent en sens contraire dans le couloir rhodanien.
Ses deux derniers rescapés, le Suisse Martin Elmiger et le Français Jérémy Roy, à l'initiative de la fugue, ont été rejoints à seulement 3500 mètres de la ligne. Au bout d'une aventure de quelque 180 kilomètres.
"Qui ne tente rien n'a rien", a commenté Elmiger. "Je n'avais pas envie de passer une journée trop longue dans le peloton. J'ai pris beaucoup de plaisir", a renchéri Roy, rendu à sa liberté dans l'équipe FDJ après l'abandon vendredi de Thibaut Pinot .
En marge de la course, la formation française a annoncé que son chef de file souffrait d'une "infection virale marquée", qui l'amenait à renoncer à sa double sélection pour les JO de Rio (5-21 août), sous le maillot de l'équipe nationale.
- Mollema pour adversaire -
Pour les coureurs concernés par le classement général, la chaude journée représentait une simple transition après plusieurs étapes difficiles, à cause du vent (Montpellier), du Ventoux et du contre-la-montre.
Tous ont cherché à récupérer avant le parcours difficile qui les attend dimanche dans le département de l'Ain. Pas moins de 4000 mètres de dénivelé entre Bourg-en-Bresse et Culoz. Avec, pour finir, la montée complète du Grand Colombier, suivie d'une demi-ascension de ce sommet méconnu (un seul passage du Tour, en 2012) mais redoutable.
"Ce sera une journée tendue!", prédit le directeur de course Thierry Gouvenou à propos des 160 kilomètres et des six montées au programme.
Froome, prudent, a déclaré avoir reconnu le parcours: "Peut-être est-elle sous-estimée parce que l'arrivée n'est pas jugée au sommet. Mais c'est une étape clé, avec beaucoup de dénivelé et une dernière descente très technique."
Invité à désigner une hiérarchie dans ses adversaires, le maillot jaune a cité le Colombien Nairo Quintana , attendu en troisième semaine. Mais il a privilégié le Néerlandais Bauke Mollema, pointé à 1 min 47 sec: "Il est deuxième au classement, je dois garder un oeil sur lui. Il était avec moi au Ventoux et il a fait un bon contre-la-montre."
"Aujourd'hui, a confirmé Mollema, c'était une bonne journée pour récupérer. Le calme avant la tempête!"