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Romain Bardet et Thibaut Pinot ont animé le Tour des Français, passant des ambitions les plus hautes à de terribles désillusions avant de chacun remporter une étape en mode "champion", confirmant leur statut de porte-drapeau tricolore sur les courses à étapes.
Ces deux-là ont eu des trajectoires similaires. Dans les bons et mauvais moments, en mode duo. Dans la confrontation (comme à Mende), façon duel.
L'un comme l'autre avait entamé la Grande Boucle avec l'espoir de rivaliser avec les quatre fantastiques au classement général.
Un Français allait-il pouvoir bousculer les Froome, Nibali, Contador et autres Quintana ?
Le Tour-2014 avait fait naître les espoirs les plus fous. Pinot, troisième il y a un an derrière son compatriote Jean-Christophe Péraud (38 ans). Bardet, sixième. Tous les deux à moins de 25 ans. Que de promesses !
Mais la réalité du terrain, dès les premières étapes, a vite fait de doucher les ambitions des deux hommes. Très vite, dès le premier tiers de compétition, Bardet et Pinot ont su qu'ils devraient modifier leur planning. Avant de finir en trombe...
- Pinot et l'Alpe d'Huez -
Après un contre-la-montre encourageant, Pinot, leader de la FDJ, avait bien failli perdre pied en début d'épreuve après la lourde chute de son équipier William Bonnet , vers Huy en Belgique. "J'ai craint le pire pour lui", a dit le leader de la FDJ.
Un deuxième coup dur, son échec à Mende après une mésentente avec... Bardet, alors que la victoire leur tendait les bras, aurait pu l'abattre définitivement. Tout comme sa chute dans la descente d'Allos, mercredi dernier, alors qu'il était en tête.
Mais Pinot a su se reprendre, "de justesse", en remportant la prestigieuse étape de l'Alpe d'Huez samedi.
"Finalement, mon Tour est réussi", disait-il dimanche matin à l'Alpe d'Huez, avant de rejoindre en avion la capitale pour le défilé des Champs-Elysées.
- Bardet combatif -
Romain Bardet aussi faisait grise mine en début de Tour, surtout après sa défaillance dès la première étape des Pyrénées. Finies les ambitions de Top 5 alors que la haute montagne était à peine entamée.
Le natif de Brioude, en Auvergne, a pourtant rebondi en remportant à trois jours du terme de la Grande Boucle l'étape de Saint-Jean-de-Maurienne, dans les Alpes.
"J'ai beaucoup appris de ce Tour mais j'analyserai tout cela à tête reposée dans quelques jours, explique le coureur d'AG2R. Mais j'étais présent dans la troisième semaine, preuve que ma préparation était bonne".
Bardet s'est définitivement révélé être "un leader", selon son équipier belge Jan Bakelants. Le manager Vincent Lavenu parle lui de son coureur comme faisant déjà partie du "top mondial".
- Barguil et Vuillermoz en révélation -
Les duettistes d'AG2R et FDJ n'ont pas été les seules satisfactions françaises du Tour. Si Péraud, dauphin de Nibali il y a un an, a été trahi par sa condition et la poisse, d'autres ont pris la lumière des projecteurs, notamment Pierre Rolland , plusieurs fois à l'offensive et qui aura manqué de réussite.
Alexis Vuillermoz, vainqueur d'une des trois étapes françaises, a crevé l'écran à Mûr de Bretagne en dominant les spécialistes de courses de côte.
Warren Barguil , le jeune (23 ans) grimpeur de l'équipe néerlandaise Giant, a certes craqué au sortir des Alpes, il peut néanmoins être qualifié de révélation.
"J'ai vécu un jour sans qui m'a éjecté du Top 10. Mais je me suis régalé. J'ai aimé frotter dans la plaine. J'ai aimé la montagne. J'ai aimé l'ambiance. J'aime le Tour", a dit le natif du Morbihan, 8e du Tour d'Espagne en 2014.
Chez Giant, on s'estimait "très heureux" de sa prestation.
"Nous sommes très heureux de son évolution, a dit le manager Iwan Spekenbrink. Il n'avait aucune pression car nous avons un plan sur plusieurs saisons pour lui. Je crois qu'il a beaucoup appris au contact des meilleurs".