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Romain Bardet , premier Français du Tour, sixième à moins d'une minute et demie du podium, s'est dit "très satisfait" de son classement avant les quatre dernières étapes de montagne, où il ne s'interdira pas d'attaquer pour finir "le plus haut possible".
"Tout reste encore ouvert", analyse l'Auvergnat qui a passé mardi la seconde journée de repos, avec son équipe AG2R La Mondiale, dans l'environnement paisible du lac de Morat.
"Je suis très satisfait. Dans la deuxième semaine, j'ai fait un très bon chrono avec mes armes, ça m'a rassuré sur ma condition physique. C'était mon premier gros test. Maintenant, cap sur des profils plus favorables", ajoute Bardet, à 4 min 04 sec du maillot jaune (Froome).
A cinq jours des Champs-Elysées, il ne fait pas du podium un objectif déclaré: "L'objectif, c'est d'être le plus haut possible, je ne sais pas ce que ce sera. L'idée, c'est de faire mieux que ce que j'ai déjà fait. Mais je ne vais pas sauver une sixième place en courant derrière un autre coureur qui pourrait me passer devant, ça ne m'intéresse pas. Mais je ne vais non plus courir de manière totalement désordonnée".
- Pas de seconde chance -
Le natif de Brioude constate le niveau sensiblement égal parmi les candidats aux premières places et la présence de coureurs susceptibles de passer à l'offensive derrière lui: "A moi de tirer profit de cette homogénéité du Top 10".
"Le niveau est très haut sur ce TOUR DE FRANCE en termes de vitesse ascensionnelle, relève-t-il. Je ne pense pas que tout le monde puisse tenir ce rythme dans les quatre étapes de montagne, ça va être forcément une course par élimination. Il faudra être fort psychologiquement, se dire qu'il y aura au moins une fenêtre et qu'il faudra être présent. Car il se peut qu'il y ait une seule étape où il y aura vraiment des écarts".
"Il ne faudra pas courir n'importe comment, on n'aura pas une seconde chance. Les positions sont déjà établies, il y a des équipes qui veulent défendre leur place dans le Top 5, ce qui est légitime. Il faudra observer les forces en présence avant de se lancer dans de grandes man?uvres", estime-t-il.
- Le meilleur à venir ? -
Mais, à 25 ans, pour son quatrième Tour (6e en 2014, 9e et vainqueur d'étape en 2015), Bardet juge "avoir maintenant un peu de métier pour être en mesure d'analyser la situation en course" et se rendre compte d'une opportunité.
"Il faut rester réactif, à l'affût. La trame générale, c'est de reprendre du temps à un moment donné mais, pour l'instant, cette ouverture ne s'est pas présentée. Sur ce début de Tour, un groupe de 6-7-8 coureurs a quasiment le même niveau et, l'aspiration aidant, c'est difficile d'émerger", détaille-t-il.
"J'ose croire que la troisième semaine, avec la fatigue qui s'accumule dans les organismes, permette d'atténuer cette densité dans le Top 10 même si, à mesure que Paris se rapproche, les ambitions de chacun s'affirment".
Sa confiance transparaît à l'évocation des prochaines journées: "Ma forme a toujours été bonne en troisième semaine. Je ne suis pas en train de vendre que le meilleur est à venir mais je l'espère vraiment".
Il lui reste à bien négocier le lendemain de la journée de repos, avec l'ascension vers le barrage d'Emosson en conclusion. "L'une des plus difficiles montées du Tour, avec pas mal de changements de rythme, quelques lacets, dit-il. Je l'ai reconnue en juin, j'en avais un bon souvenir du Dauphiné (2014)".