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Il a la lourde tâche de succéder à Jean-Paul Ollivier dit "Paulo la Science", commentateur aux 40 Tours de France: le journaliste Eric Fottorino s'installe samedi au micro de France Télévisions avec l'ambition de montrer que la "Grande Boucle", "c'est de la géographie qui fait de l'histoire".
"Je pense que l'une des raisons qui a motivé France Télévisions, c'est qu'ils savent que, quand je vois la pente s'élever, je sais ce qu'on peut ressentir", confie à l'AFP cet amoureux de la "petite reine", ancien directeur du quotidien Le Monde et désormais patron de l'élégant hebdomadaire "Le 1", qui vient de sortir un "hors-série" sur l'histoire du TOUR DE FRANCE.
Journaliste, écrivain récompensé par le Femina en 2007, celui qu'on surnommera peut-être un jour "Fotto la Science" a signé plusieurs livres consacré au vélo. Cette passion l'a aussi poussé à tenter quelques paris un peu fous: courir le Midi Libre en 2001 tout en rédigeant le soir le compte-rendu de l'étape pour Le Monde, puis faire le TOUR DE FRANCE en 2013 en parcourant chacune des étapes la veille du peloton, avec une quinzaine de jeunes cyclistes.
Mais il ne s'attendait pas à une suite dans un rôle de commentateur sportif pour la télévision: "Je vais avoir 55 ans (fin août), je n'imaginais pas être amené un jour à commenter le Tour. Je suis moins érudit que Jean-Paul sur l'histoire sportive, les étapes, les vainqueurs, etc. Moi je vais essayer d'apporter une touche à la fois historique, sociologique, littéraire", explique-t-il.
S'il ne vise pas la longévité d'un Jean-Paul Ollivier, qui a tiré sa révérence l'été dernier après 40 Tours de France, le "nouveau" ne cache pas qu'il aimerait être le "commentateur de plus d'un été, parce que ça veut dire que cela aura plu".
Pour lui, le TOUR DE FRANCE, c'est certes "une des épreuves sportives les plus dures" mais aussi "de la géographie qui fait de l'histoire".
- 'Très libre', y compris sur le dopage -
La cinquième étape entre Arras et Amiens en offre un bon exemple, en emmenant les coureurs près des "lieux de mémoire de la guerre de 14", souligne-t-il. "Si des jeunes hommes de 20 ans peuvent aujourd'hui rouler sur ces routes, c'est parce que de jeunes hommes de 20 ans sont tombés il y a un siècle. Il ne faut pas oublier que trois anciens vainqueurs du Tour sont morts dans les tranchées, François Faber, Octave Lapize et Lucien Petit-Breton ...", rappelle le nouveau consultant que vont découvrir à partir de samedi les téléspectateurs du Tour (près de 3,5 millions en moyenne chaque jour).
Décidé à donner un "peu d'épaisseur" aux traditionnelles vues aériennes des paysages traversés par le peloton, Eric Fottorino contactera en direct des personnalités, comme les écrivains Erik Orsenna et Irène Frain ou le cinéaste Bertrand Tavernier, pour évoquer leurs souvenirs de l'épreuve. Boulimique, il sera aussi le matin sur Europe 1 pour un billet décalé.
L'ancien patron du Monde, quotidien qui fut en pointe sur les affaires de dopage dans le cyclisme à la fin des années 1990, assure qu'il sera, sur ce sujet aussi, "très libre".
"Si le déroulement de la course amenait à devoir évoquer ces questions, je ne vois pas pourquoi je ne les évoquerais pas. Quand j'étais directeur du Monde, j'ai toujours favorisé les enquêtes sur les questions de dopage, il n'y a pas de raison que je me censure", assure-t-il.
"Le public n'attend de toute façon pas de langue de bois", ajoute encore celui dont le premier souvenir "très marquant" du Tour date de 1971 et Luis Ocana: vainqueur dans les Alpes après avoir mis le grand Eddy Merckx en difficulté, l'Espagnol avait lourdement chuté quelques jours plus tard et avait dû être évacué par hélicoptère, son maillot jaune déchiré.