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Quatre "fantastiques", l'expression à la mode, réunissent les suffrages pour désigner le favori numéro un du TOUR DE FRANCE, qui démarre samedi, avec une tendance favorable à ceux qui ont obtenu les... moins bons résultats de la saison.
Vincenzo Nibali , qui a attendu samedi dernier pour récolter au Championnat d'Italie son premier succès de l'année, et le grimpeur colombien Nairo Quintana , vainqueur en mars de Tirreno-Adriatico mais devancé dans la récente Route du Sud , partent avec un pronostic favorable.
Chris Froome, le Britannique qui s'est imposé au Critérium du Dauphiné, figure lui aussi en première ligne au départ d'Utrecht, aux Pays-Bas. Tout comme Alberto Contador , l'Espagnol au palmarès le plus étoffé, enrichi fin mai d'une nouvelle victoire au Giro.
Des cinq directeurs sportifs consultés par l'AFP, deux privilégient Quintana, deux autres Nibali. Mais tous se refusent à écarter tant Froome que Contador au vu de leurs performances précédentes.
"Il est difficile d'en faire sortir un du lot", répond Vincent Lavenu (AG2R La Mondiale) qui demande à attendre le contre-la-montre par équipes, à la fin de la première semaine: "Si Quintana est toujours là avec les meilleurs, ce sera lui le favori. Pour moi, c'est le grand champion en devenir".
Philippe Mauduit (Lampre), qui a dirigé Contador jusqu'à l'an passé, désigne lui aussi le grimpeur colombien, deuxième derrière Froome lors de ses débuts dans le Tour en 2013: "J'aurais envie de miser sur Quintana qui a bien géré son début de saison. Même si je pense qu'intrinsèquement Alberto (Contador) est encore au-dessus des autres favoris en montagne".
- Nibali 'le plus complet' -
Le Colombien, le plus jeune (25 ans) du quatuor, est cité favorablement par Alain Gallopin: "En montagne, il n'y a qu'un Quintana au sommet de sa forme qui puisse faire une grande différence". Mais le technicien de Trek préfère opter pour Nibali, "capable de faire, on l'a vu l'an dernier, de gros écarts sur les pavés".
"Ce Tour convient à un coureur très complet et Nibali est le plus complet de tous, il n'a pas de point faible", ajoute-t-il à propos du Sicilien qui excelle aussi dans les descentes et supporte les conditions climatiques défavorables.
"Quand il prépare un objectif, Nibali se loupe rarement, renchérit Andy Flickinger (Europcar). Il a gagné les trois grands Tours, il a l'expérience des grandes courses".
Mais Contador, lui aussi déjà vainqueur des trois grands Tours, est placé quasiment au même niveau par Flickinger: "Nibali ne pourra pas le faire sauter dans les cols et Contador descend lui aussi très bien. Son équipe semble moins forte mais, sur le Tour, c'est moins gênant qu'au Giro. Il pourra bénéficier du travail des autres formations".
"Contador s'est rassuré au Giro, il a réussi sa première partie de saison", estime Christian Guiberteau (Giant), perplexe au moment de choisir un seul nom au regard du récent Dauphiné: "Nibali et Froome ont remis les pendules à l'heure".
"Froome est mieux quand la course est organisée, quand les étapes sont dures, analyse-t-il. Nibali est capable d'improviser, de créer des ouvertures. Il a intuitivement la science de la course, qui compense le rouleau compresseur de l'équipe de Froome, même si la Sky ne roule plus comme elle le faisait auparavant et court de façon plus raisonnable, en calculant un peu".
"Je n'ai pas l'impression que ça se dégage, avoue-t-il. Si le Tour pouvait être comme ça, avec cette incertitude..."