Happy Birthday : |
A l'exemple de la célèbre Alpe d'Huez placée à la veille de Paris, le TOUR DE FRANCE 2015 s'adressera aux grimpeurs au fil d'un parcours qui rompt avec les conventions mais garde des classiques entre Utrecht (Pays-Bas) à le 4 juillet et les Champs-Elysées le 26 juillet.
Si l'accueil a été généralement favorable parmi les candidats au maillot jaune qui ont pris connaissance du parcours dévoilé mercredi à Paris, le vainqueur 2013, le Britannique Chris Froome s'est montré réticent. Jusqu'à envisager de faire l'impasse pour privilégier un éventuel doublé Giro-Vuelta.
"Faire bouger les lignes." La volonté du directeur du Tour Christian Prudhomme, qui a présenté mercredi à Paris la 102e édition d'une épreuve incomparable, explique les nouveautés choisies pour l'été prochain.
La part réduite à 14 kilomètres (un record depuis 1936 !) pour l'unique contre-la-montre individuel dans Utrecht, le contre-la-montre par équipes si tardif qu'il nécessite une dérogation réglementaire, les trouvailles de parcours (La Pierre-Saint-Martin, les Lacets de Montvernier), le retour des bonifications pour animer la première semaine. Autant d'options qui riment avec "le désir de varier les difficultés" pour le directeur du Tour, en charge de l'épreuve depuis 2006.
- Histoire et anniversaires -
"Après le chrono inaugural, il restera dix jours de plaine et dix jours de montagne", relève Christian Prudhomme. Mais la partie de plaine, pour rejoindre la Bretagne via la Belgique, le nord de la France et la Normandie, recèle un lot varié de difficultés. Ne serait-ce que par les 13 kilomètres de pavés à l'approche de Cambrai qui ont fait réagir le vainqueur sortant, l'Italien Vincenzo Nibali : "Cela me plaît de retrouver les pavés."
Les Pyrénées, au dixième jour de course, sont prévues sur trois journées. Les Alpes sur quatre journées, après la traversée séduisante du Massif Central par les exceptionnelles Gorges du Tarn. Autant d'étapes favorables aux grimpeurs qui disposeront de cinq vraies arrivées au sommet pour récupérer du temps dans la perspective du podium des "Champs", au bout de quelque 3344 kilomètres.
"C'est un Tour qui me plaît, plus difficile que ces dernières années", a estimé l'Espagnol Alberto Contador (vainqueur en 2007 et 2009). "Un vrai Tour de grimpeurs à condition de bien passer la première semaine", a renchéri le Français Jean-Christophe Péraud, le dauphin de Nibali en juillet.
L'épreuve, centenaire, sacrifie aux anniversaires. Vingt ans après le raid victorieux de Laurent Jalabert , le Tour revient à Mende (14e étape). Deux jours plus tôt, il aura rendu hommage, dans le col pyrénéen du Portet d'Aspet, au malheureux italien Fabio Casartelli, victime d'une chute mortelle en 1995.
- La recette de l'Alpe -
Dans les Alpes, la course renoue avec Allos, le grand col qui précède la montée de Pra-Loup, où Bernard Thévenet avait infligé un KO historique au "Cannibale" Eddy Merckx il y a 40 ans. Allos, Pra-Loup, deux montées que la génération actuelle (Nibali, Péraud, Pinot, Bardet, etc.) présente dans les fauteuils du Palais des Congrès va découvrir au fil des reconnaissances devenues la règle pour mieux préparer cet événement de l'été au succès populaire immuable.
Les grandes ascensions, qui ont fait la légende de la course, sont évidemment de la partie. Le Tourmalet sur la route menant à Cauterets, le Glandon pour rejoindre Saint-Jean-de-Maurienne, la Croix-de-Fer (l'autre versant du Glandon) avant la Toussuire et enfin la redoutable doublette Galibier (par le Télégraphe) - Alpe d'Huez, suivant une recette expérimentée en 2011.
D'un format voulu dynamique avec un kilométrage réduit dans les Alpes (138 km pour rallier La Toussuire, 110 km pour l'Alpe d'Huez), les étapes de montagne correspondent à l'image du Tour tel que le rêve Christian Prudhomme. Rythmé, surprenant, indécis. Mais le directeur du Tour sait aussi que s'il cherche à faire bouger les lignes, le dernier mot appartient aux coureurs.