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"Ce Tour a été sans répit", a estimé son directeur Christian Prudhomme avant le terme de la course dimanche à Paris.
Le directeur du TOUR DE FRANCE, confronté à des critiques d'équipes, a répondu en soulignant la proximité de son sport avec le public: "Le cyclisme n'est pas et ne peut pas être la Formule 1. On est dans la vie, avec les gens."
Q: Quel bilan dressez-vous à chaud ?
R: "Ce Tour a été sans répit, pour tout le monde. Le paradoxe, c'est qu'on a deux grands grimpeurs premier et deuxième mais Nairo Quintana avait quasiment deux minutes de retard sur Christopher Froome après le contre-la-montre par équipes. C'est à se demander si désormais le Tour ne se joue pas dans la plaine. L'an dernier, c'est sur les pavés que Vincenzo Nibali avait créé le plus gros écart."
Q: Estimez-vous avoir trouvé le bon dosage des difficultés au vu de la course ?
R: "J'ai aimé la première semaine. Mais il n'y a pas de dogme, les parcours du Tour à venir pourront être différents. Nous avons toujours la volonté de surprendre dans un sport qui est trop souvent cadenassé, stéréotypé. Il y a des champions qui sont capables d'attaquer partout mais il faut leur proposer des parcours qui le leur permettent."
Q: Les coureurs ont souligné la grande difficulté de ce Tour...
R: "Le TOUR DE FRANCE est la plus grande compétition cycliste au monde. Pour les coureurs n'importe quelle étape est plus importante qu'une classique. Je ne dis pas que c'est bien mais c'est comme ça aujourd'hui. D'où le stress qu'ils se mettent... Les étapes qui étaient autrefois de transition ne le sont plus. Ce sont des parcours de transition mais si la première heure se fait à 50 à l'heure, ça use les organismes. Cette année, il y a eu aussi la canicule. Avec deux ruptures brutales, en Zélande et au Plateau de Beille."
Q: Que faire pour limiter cette tension, réduire les risques des chutes ?
R: "Il faut que chacun regarde la façon de courir. Un coureur de moins par équipe, ce serait aussi une des solutions. Les plus graves chutes de ces dernières années se sont produites sur des routes larges. Ce n'est pas une question de parcours."
Q: Quelle est la déception ?
R: "Le coup d'assommoir de La Pierre Saint-Martin, en ce sens que chacun rêvait depuis un an d'une bagarre entre quatre grands. Il n'y avait plus ensuite qu'un duel qui a perduré jusqu'au bout. Quant aux jeunes Français, Romain Bardet et Thibaut Pinot , leur réaction a été splendide après leur traversée des Pyrénées apocalyptique. Ils sont allés rechercher la victoire que l'un et l'autre méritaient."
Q: Avez-vous été surpris par les réactions d'une frange du public à l'encontre de Froome ?
R: "Ce que j'ai voulu dire en prenant la parole à Mende, c'est qu'il fallait faire attention avec les esprits les plus faibles, quand le bruit médiatique ne dit plus que suspicion, suspicion... Il y avait huit jours à tenir et j'espérais évidemment qu'il n'y ait pas de dérapage. Il faut respecter les coureurs et naturellement le maillot jaune. Ouf, il n'y a pas eu ce dérapage."
Q: Des équipes se sont plaint, notamment sur leur hébergement...
R: "Le TOUR DE FRANCE est une course de trois semaines avec des villes-étapes qui n'ont pas toutes l'hébergement nécessaire mais qui, en revanche, peuvent proposer des parcours formidables en termes sportifs et esthétiques. Il ne faut surtout pas qu'on devienne techniquement parfait, dans des zones industrielles, loin du coeur des villes. Certains seront contents mais on tuerait les grandes courses, ce serait la mort du vélo. Le cyclisme n'est pas et ne peut pas être la Formule 1."
Q: Etes-vous satisfait de la première "africaine" avec MTN-Qhubeka ?
R: "Le symbole, c'est la victoire de Cummings le jour anniversaire de la naissance de Nelson Mandela. On a ouvert une porte et je n'ai qu'une envie, c'est qu'ils continuent à pousser cette porte. J'aime leur maillot, le noir et le blanc, c'est un tel symbole !"