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Christian Prudhomme, le patron du TOUR DE FRANCE, lors de l'annonce du parcours de l'édition 2014, le 23 octobre 2013 à Paris
Christian Prudhomme a réintroduit les pavés dans le parcours du TOUR DE FRANCE dont la prochaine édition accordera une place raisonnable à cet exercice peu prisé des grimpeurs.
Le directeur du Tour a expliqué à la presse les dominantes de l'édition 2014.
Q: Quelle est la marque de fabrique de ce Tour ?
R: "On a fait en sorte d'avoir des étapes qui puissent être marquantes tout au long des trois semaines, ça commence avec le Yorkshire dès le deuxième jour, le retour des pavés dans le Nord de la France, des Vosges qui n'auront jamais été aussi fouillées, travaillées, deux arrivées au sommet dans les Alpes, trois grandes étapes de montagne dans les Pyrénées."
Q: Et un seul contre-la-montre...
R: "Un long chrono de 54 kilomètres à la veille de l'arrivée finale, ce qui veut dire que les grimpeurs, d'ordinaire contraints de courir après le temps parce qu'ils ont perdu de précieuses secondes ou des minutes dans un contre-la-montre, seront peut-être devant. Cela peut changer des choses dans la manière d'appréhender la course."
Q: Pourquoi avez-vous limité les contre-la-montre ?
R: "Il y a une baisse générale des contre-la-montre depuis une douzaine d'années, sauf en 2012 mais, cette année-là, les grimpeurs n'étaient pas là. Aujourd'hui les contre-la-montre créent le plus souvent des écarts irrémédiables, bien plus que dans la montagne. Cette fois, l'occasion va être donnée aux grimpeurs de prendre un peu d'avance. Si c'est suffisant, on ne le saura qu'à la veille de l'arrivée... et ça m'ira très bien."
Q: Un favori peut perdre le Tour sur les pavés...
R: "Tout le monde peut perdre du temps sur les pavés ! Les pavés font partie de l'histoire du TOUR DE FRANCE, comme les montées, les descentes. Quand on passe dans le Nord, on ne va pas ostensiblement les éviter. On n'a pas envie d'une course où tout serait calibré, prévu. J'ai vraiment hâte de voir ça, c'est à dire les meilleurs coureurs de pavés avec les leaders des grands tours, comme en 2010."
Q: Les risques de chutes ?
R: "Les coureurs sont des funambules mais la chute peut se produire partout. Les premières étapes du TOUR DE FRANCE sont toujours très nerveuses, les chutes se passent généralement là où on ne les attend pas. Souvenez-vous sur la route de Metz en 2012, 40 coureurs par terre sur une route toute droite et très large, 14 coureurs qui ne repartent pas."
Q: Avez-vous dessiné un Tour pour mettre à mal la domination de Froome ?
R: "On peut tenter de rééquilibrer tel ou tel type de parcours, on ne le construit jamais contre un coureur spécifiquement. Je dirais seulement que si, 50 ans après le duel fameux d'Anquetil et Poulidor, les coureurs s'inspiraient d'eux comme ils l'ont fait en juillet dernier, ce serait formidable."
Q: Avez-vous pensé à Quintana en imaginant ce parcours ?
R: " Nairo Quintana a été à l'évidence une des révélations, voire des sensations du TOUR DE FRANCE. Le tracé 2014 passe par Risoul où il s'était révélé en Europe. On le reverra quatre ans après, dans une toute autre dimension. Le retour des grands grimpeurs, Quintana et plus généralement les Colombiens, est l'un des traits marquants de l'année 2013 qui ne demande qu'à être confirmé en 2014. Sur le parcours 2014, Quintana et ses compatriotes auront de quoi faire."