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"C'est juste dingue!", s'est réjoui Romain Bardet (AG2R La Mondiale), promis à la 2e place du TOUR DE FRANCE grâce aux "acquis d'expérience". "C'est (dû à) la correction de facteurs environnementaux qui me perturbaient", a expliqué le coureur de 25 ans, samedi à Morzine, à la veille de l'arrivée à Paris.
Q: D'habitude, la conférence de presse du dernier samedi du Tour est uniquement réservée au vainqueur. Une exception a été faite pour vous. Qu'est-ce que ça vous fait d'être là?
R: "Confirmez-moi que ma place n'est pas usurpée, alors! C'était inimaginable pour moi. Il va me falloir un petit peu de temps pour comprendre ce qui m'arrive. Je vais avoir la chance de monter pour la troisième fois consécutive sur le podium. En 2014, pour le classement par équipes. L'an dernier, pour le prix du super-combatif. Et cette année, sauf catastrophe, pour le podium individuel. C'est juste dingue! Chaque année, je vous rencontre avant le Tour et je vous dis que je vais faire un Tour plus abouti que l'année précédente. J'y crois mais je n'ai aucune certitude quand j'avance ça. Et chaque année, ça se réalise. Donc je suis conscient de la dynamique positive et de la chance que j'ai. Je n'ai pas eu de chute cette année, pas de crevaison au mauvais moment. Pas mal de circonstances favorables, donc. Entre la 2e et la 5e place, on se tient à pas grand-chose. Et sur les étapes clés, c'est l'audace qui paie."
Q: Vous avez dégagé une grande sérénité dans votre parcours. D'où vient-elle?
R: "C'est une lente évolution dans ma carrière. C'est la correction de facteurs environnementaux qui me perturbaient auparavant. Je laissais beaucoup d'énergie sur des détails qui polluaient ma performance. Maintenant, j'arrive à exprimer 100% de mon potentiel sur le Tour. En troisième semaine, toute l'énergie que je ne dépense pas dans les deux premières semaines en faisant 1000 schémas tactiques, en ayant l'impression de jouer ma vie chaque jour, me fait pédaler plus fort et créer des écarts. Ce sont des acquis d'expérience. Comme cette capacité à relativiser le sport que je fais, à davantage le prendre comme un jeu. Il faut essayer de relativiser et, surtout, prendre du plaisir. Ce n'était pas forcément le cas sur mon premier TOUR DE FRANCE."
Q: Quel regard portez-vous sur la performance des Français dans ce Tour?
R: "C'est paradoxal. Je suis comme vous, un observateur qui attendait peut-être plus du cyclisme français sur ce Tour. Ça reste du sport, donc aléatoire. Quand tous les voyants ne sont pas forcément au vert, on a eu beau faire une super saison - je pense à Thibaut (Pinot) ou Arnaud Démare -, des étapes sur le Tour, il n'y en a pas pour tout le monde. Ce n'est pas forcément révélateur de la place que le cyclisme français prend à l'échelon international. Il y aura des éditions meilleures. Pour moi, elle est forcément excellente."