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Les Champs-Elysées sont en vue pour le Britannique Chris Froome, maillot jaune du TOUR DE FRANCE après la 20e et avant-dernière étape, gagnée samedi à Morzine par l'Espagnol Ion Izagirre.
Au lendemain de sa chute, Froome, vainqueur sortant du Tour, a contrôlé ses adversaires dans la dernière journée de montagne compliquée par la pluie.
Le col de Joux-Plane, épouvantail de cette dernière étape alpestre, n'a rien changé pour le podium. Aucun candidat ne s'est risqué à attaquer, pour le plus grand profit du Français Romain Bardet , toujours deuxième, et du Colombien Nairo Quintana , troisième, à 24 heures de l'arrivée à Paris.
"J'ai été un peu surpris, je m'attendais à une grosse bagarre", a reconnu Bardet, en passe d'être présent pour la première fois sur le podium final du Tour, deux ans après son aîné Jean-Christophe Péraud.
Joux-Plane, en revanche, s'est avéré un calvaire pour l'Italien Fabio Aru , défaillant. "Je n'ai aucune explication, je n'avais plus de jambes", a constaté le vainqueur de la dernière Vuelta, pointé à plus de 17 minutes à l'arrivée.
Froome, à une journée de son troisième triomphe, a exprimé son soulagement.
"Je suis content d'avoir fini", a déclaré le porteur du maillot jaune, qui a précisé avoir ressenti "des douleurs au coude, au genou, dans le dos".
- Nibali 'un peu bloqué' -
"C'était très stressant dans la descente, on a fait très attention", a ajouté le Britannique, qui a pris soin de rester avec ses équipiers, notamment le Gallois Geraint Thomas , omniprésent au long de la journée.
Le gain de l'étape est revenu à Ion Izagirre (27 ans), un coéquipier de Quintana dans la formation Movistar. Le mois passé, il avait déjà connu la satisfaction d'une victoire d'étape dans le Critérium du Dauphiné.
Le champion d'Espagne 2014 s'est détaché dès les premiers virages de la descente de Joux-Plane, dans les 12 derniers kilomètres. Il a distancé ses deux derniers compagnons, le Colombien Jarlinson Pantano et l'Italien Vincenzo Nibali , qui ont terminé dans cet ordre.
Dans cette étape ramassée (146,5 km) mais ardue (quatre ascensions), les équipes AG2R La Mondiale (Bardet) et Astana (Aru) ont tenté de prendre la course en mains dans le col de la Ramaz, à une soixantaine de kilomètres de l'arrivée, derrière une échappée fleuve partie de loin.
A l'avant, le Français Julian Alaphilippe , au prix d'une descente spectaculaire du col de la Ramaz, a rejoint Pantano. Le duo a pris les devants sur la chaussée détrempée pour se présenter en tête au pied de Joux-Plane (11,6 km à 8,5 %). Nibali s'est lancé, avec succès, à la poursuite des deux hommes à 7 kilomètres du sommet mais a vu revenir ensuite Pantano et Izagirre.
"Je suis tombé hier (vendredi) et je me suis bloqué un peu dans la descente, je ne me sentais pas de prendre trop de risques", a reconnu ensuite le vainqueur du Tour 2014, réputé pour ses talents de descendeur.
- Le sourire de Froome -
Le "Requin de Messine", vainqueur du dernier Giro, a souligné être "sur la pente ascendante". "Je me sens prêt pour les JO de Rio", a-t-il annoncé.
Derrière les trois premiers, Julian Alaphilippe s'est offert un nouvel accessit (4e à 49 sec), très significatif en fin de Tour.
Froome s'est relevé dans les 100 derniers mètres. Il a franchi la ligne, grand sourire sur les lèvres, dans la perspective de sa probable troisième victoire sur le Tour (après 2013 et 2015), dès lors que les 113 kilomètres de la dernière étape s'assimilent à un défilé avant le sprint final sur les Champs-Elysées.
Le Britannique a reconnu avoir songé au risque de chute dans Joux-Plane: "J'y ai pensé bien entendu. J'avais quatre minutes d'avance et j'ai pu me concentrer sur mes trajectoires pour rejoindre l'arrivée. Je connais plutôt bien cette descente, étroite, sinueuse, assez dangereuse. Personne n'a voulu prendre de risques."
"Je n'ai aucun regret sur ce Tour. J'ai fait tout ce que je pouvais pour gagner cette course. Sur le plat, dans les descentes, dans les contre-la-montre...", a estimé Froome lors de la traditionnelle conférence de presse du futur lauréat, à la veille de l'arrivée.
"Je sais combien il est difficile de gagner le Tour, a répété le vainqueur sortant. Etre un triple vainqueur du Tour est au-delà de tous mes rêves".