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L'optimisme est de rigueur pour le cyclisme français qui a fêté l'été dernier la présence de deux coureurs, Jean-Christophe Péraud et Thibaut Pinot , sur le podium du TOUR DE FRANCE, pour la première fois depuis... 1984.
S'ils sont séparés par treize années (Péraud a fêté au printemps son 37e anniversaire !), tous deux ont accompli leur première saison complète professionnelle pros en 2010. Quatre ans plus tard, ils jouent les tout premiers rôles avec un troisième Français, Romain Bardet (24 ans), pointé à seulement deux secondes de la cinquième place du Tour le plus encourageant, le plus réconfortant, de l'époque contemporaine.
Si Péraud, avec la froideur de l'ingénieur qui est son métier d'origine, se donne peu de chances de franchir la dernière marche pour accéder à la première place ("cela me semble assez inaccessible pour être honnête", confiait-il en fin de saison), Pinot se prend à rêver.
"J'ai seulement 24 ans et encore une dizaine de TOUR DE FRANCE devant moi. Le podium est arrivé plus vite que prévu, alors pourquoi pas, un jour, la victoire", affirme le grimpeur originaire de la Haute-Saône, cité dans le "Livre d'or du cyclisme 2014" (éditions Solar) par Jean-Luc Gatellier.
- 'Un vrai plan de carrière' -
Les éternels Cassandre souligneront que le grimpeur colombien Nairo Quintana , chef de file de la nouvelle vague, avait fait l'impasse sur le Tour après sa victoire dans le Giro. Et surtout que les deux favoris au départ du Yorkshire, Chris Froome et Alberto Contador , ne figuraient pas dans le peloton des rescapés sur les Champs-Elysées. A cause de chutes qui, faut-il le rappeler, font partie des risques de la course.
"Je peux chuter comme l'ont fait Froome et Contador, je peux tomber malade", relève Pinot quand il évoque l'avenir avec réalisme: "Il y a tellement de choses qui entrent en ligne de compte que c'est difficile de faire un vrai plan de carrière sur le TOUR DE FRANCE. Je sais que je referai un Tour comme celui de l'an dernier (abandon), je referai aussi un Tour comme cette année."
Dans son équipe (FDJ), tout est fait pour doter le surdoué de la Haute-Vallée de l'Ognon (Haute-Saône), le pays des sapins et des étangs, d'un environnement de qualité. A la hauteur de l'ambition ouvertement affirmée fin juillet par le patron de l'opérateur de jeux, Christophe Blanchard-Dignac, avant son départ du poste de PDG à l'automne.
- 'Le dernier palier' -
"Ce ne serait pas une mauvaise idée de faire plusieurs équipes françaises capables de gagner le TOUR DE FRANCE", déclarait à l'AFP Christophe Blanchard-Dignac en soulignant la nouveauté apparue cette année: "C'est le jour et la nuit par rapport à la situation qui prévalait. Un problème (le dopage) peut-il être réglé à 100 % ? ça n'existe dans aucune activité humaine ou dans aucun sport. C'est un combat permanent. Ce qui a changé, c'est que des coureurs pensent qu'ils peuvent gagner. Avant, ils savaient dès le départ qu'ils ne pouvaient pas gagner."
Pour n'avoir cédé qu'au seul Vincenzo Nibali dans les grands cols des Alpes et des Pyrénées, Pinot s'est affirmé au plus haut niveau dans la montagne.
"Le dernier palier à franchir, estime-t-il, c'est celui du contre-la-montre pour m'inscrire parmi les meilleurs grimpeurs-rouleurs du monde et retourner sur le podium du TOUR DE FRANCE".
Mais le Franc-Comtois n'aura pas besoin de concrétiser ses progrès dans l'exercice chronométré en 2015. L'été prochain, le Tour comprendra la plus faible part de contre-la-montre individuel de l'après-guerre, à peine 14 kilomètres. Une vraie chance, pour Pinot et Bardet.