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© AFP/Dani Pozo
L'ancien directeur sport cycliste, Manolo Saiz, à son arrivée au tribunal à l'occasion du procèsde l'affaire Puerto, le 28 janvier 2013 à Madrid.
Au quatrième jour du procès de l'affaire Puerto, l'ex-directeur sportif Manolo Saiz, l'un des cinq accusés, a admis vendredi avoir "accédé" à la demande de plusieurs cyclistes "d'aller voir Fuentes", mais a assuré qu'il ignorait le traitement donné par le controversé docteur Fuentes.
"Effectivement, j'ai accédé à la demande de certains coureurs qui voulaient aller voir Fuentes, mais à partir de là, je ne sais pas ce qui se passait chez Fuentes et je ne sais pas s'ils sont effectivement allés le voir", a insisté Manolo Saiz devant la juge, en parlant notamment des anciens cyclistes espagnols de son équipe Liberty Seguros, Roberto Heras , Marcos Serrano et Angel Vicioso.
L'ancien directeur sportif, appelé à la barre après le docteur Fuentes, sa soeur Yolanda et deux responsables de l'ancienne équipe Comunitat Valenciana, Labarta et Belda, aura donc peiné à nier clairement toute implication dans le réseau de dopage du Dr Eufemiano Fuentes.
Au sujet de Heras, notamment quadruple vainqueur du Tour d'Espagne, et Isidro Nozal, Saiz a ensuite expliqué qu'il "se doutait" qu'ils étaient clients de Fuentes, sans pouvoir l'affirmer formellement.
"J'ai accédé à des demandes, mais accéder n'est pas faire l'intermédiaire", s'est-il défendu dans une déclaration pourtant remplie de contradictions.
Par exemple, l'ancien directeur sportif des équipes Once puis Liberty a par la suite reconnu qu'il avait appelé Fuentes pour qu'il "aide" Isidro Nozal. Ce dernier fut par la suite empêché de courir le Dauphiné Libéré 2005 car il affichait un taux d'hématocrite supérieur à 50% avant la course.
Le cas Nozal a justement cristallisé beaucoup des incohérences détectées lors de l'audition de Saiz.
Ainsi, l'ancien directeur sportif, arrêté le 23 mai 2006 en compagnie des docteurs Fuentes et Merino Batres à Madrid avec 60.000 euros en liquide sur lui, a affirmé que cet argent n'était "à aucun moment destiné à servir de rétribution à Fuentes" pour s'être supposément occupé de Nozal.
Dans sa déclaration à la Garde civile faite dans la foulée de son arrestation, Saiz avait pourtant expliqué que cet argent était lié à une dette due à Nozal.
Son explication à ce sujet a été pour le moins surprenante vendredi. "La réunion du 23 mai 2006, où nous avons été arrêtés, n'avait pour but que de valider le renouvellement de la carte de membre de la fille de Fuentes (atteinte de cécité) à la Once (institut pour les aveugles) et dont j'avais été durant de nombreuses années à la tête de l'équipe cycliste", a fait valoir Saiz.
L'ancien directeur sportif, qui a également eu sous sa coupe le Français Jalabert (à la Once) ou le double vainqueur du TOUR DE FRANCE Contador (chez Liberty) n'a toutefois pas su expliquer la raison de la présence du docteur Merino Batres, spécialiste en hématologie, à cette réunion du 23 mai 2006.
A la sortie du tribunal, l'ancien manager de 53 ans s'efforçait de compenser certains flottements lors de sa comparution par des promesses menaçantes.
"Là, je ne peux rien dire, mais au dernier jour du procès, je dirai tout. Cette affaire nous a fait trop de mal, à ma famille, mais aussi à notre sport", a promis Saiz.
Après les comparutions des cinq accusés, le procès doit désormais se poursuivre par les déclarations de plusieurs agents de la Garde civile qui avaient été en charge de l'enquête. Tyler Hamilton , ancien client présumé de Fuentes, témoignera lui à la demande de l'Agence Mondiale antidopage le 19 février, par vidéoconférence.