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Le premier cas de dopage à l'hormone de croissance en France a été mis au jour fin mars en Guadeloupe, à l'occasion d'une course cycliste amateur, a annoncé mercredi l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
"Le département des analyses de l'AFLD est parvenu à détecter la prise d'un stimulant dérivé de la méthylhexanamine et, de manière directe, celle d'hormone de croissance. Ces derniers résultats constituent une première en France", a indiqué l'AFLD dans un communiqué, confirmant les informations du média Guadeloupe 1re.
Les cas de dopage à l'hormone de croissance sont rares, puisque l'Agence mondiale antidopage (AMA) en comptabilise actuellement seulement 15 dans le monde.
"C'est une prouesse, incontestablement. C'est le résultat du très beau travail du laboratoire du département des analyses de l'agence, puisqu'on sait que ce produit a une fenêtre de détection très brève. On pensait pouvoir le détecter seulement par le biais du futur modèle endocrinien du passeport biologique, mais le laboratoire a été très bon", s'est réjouit auprès de l'AFP Bruno Genevois, le président de l'AFLD.
Ce contrôle positif à l'hormone de croissance a été enregistré le 26 mars, à l'occasion de la dernière étape du Grand Prix de la Communauté d'agglomération du Nord Basse-Terre (CANBT), à Deshaies en Guadeloupe.
Cette épreuve cycliste regroupe des amateurs de bon niveau.
L'AFLD a effectué ce jour-là 42 contrôles antidopage sur les 99 coureurs au départ, avec des résultats particulièrement impressionnants puisque 7 échantillons se sont révélés positifs, soit un taux de 16,6 % alors que la moyenne est généralement d'1,7%.
Outre la découverte du cas d'un sportif contrôlé positif à l'hormone de croissance (et également positif à l'EPO), l'AFLD a aussi mis au jour le premier cas positif à un stimulant (méthylhexanamine).
Quatre autres échantillons ont été positifs à l'EPO, et le dernier à des corticoïdes.
En dehors de ces contrôles, l'action de l'AFLD a mis au jour un trafic de produits dopants suffisamment inquiétant pour que la situation soit signalée aux autorités.
"Je suis un peu étonné de cela, après ce que l'on a vécu il y a plusieurs années. Je demande à ce que tous les dirigeants du sport prennent leurs responsabilités et prennent les mesures adéquates pour pouvoir enrayer ça. Ce n'est pas une bonne image pour nous, pour le sport et pour notre jeunesse", a réagi le président du Conseil régional de la Guadeloupe, Ary Chalus.
"Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Basse-Terre sur saisine de l'AFLD a confirmé à l'AFP, Samuel Finielz, le procureur de la République à Basse-Terre. L'enquête a été ouverte pour "offre ou cession à sportifs de substances ou de procédés interdits."
Des perquisitions au domicile de plusieurs coureurs cyclistes ont eu lieu il y a quinze jours. Plusieurs personnes ont déjà été entendues.
L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Guadeloupe, en collaboration avec l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique" basé à Arcueil (Val-de-Marne).
"Les résultats analytiques semblent traduire une banalisation de la consommation d'EPO", a noté l'AFLD. "Il y a des pratiques, quant au nombre assez élevé de cas révélés, qui nous ont surpris", a souligné Bruno Genevois.
L'agence pointe "les dangers sanitaires que font courir les pratiques dopantes et s'inquiète en particulier des signes de leur diffusion au sein de la population des sportifs amateurs de certains départements d'Outre-Mer".