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Entre déboires et déceptions, ils sont sortis dimanche de l'Enfer, l'un des surnoms de PARIS-ROUBAIX, conquis par l'inattendu australien Mathew Hayman . Pour les favoris, c'est maintenant le temps des regrets.
Tom Boonen (BEL/Etixx, 2e): la désillusion
"Tommeke", 35 ans, a douze mois devant lui pour remâcher l'occasion ratée. Il est passé à côté d'une cinquième victoire - le record absolu ! - à laquelle peu croyaient, hormis lui-même, son équipe et quelques spécialistes ( Marc Madiot notamment), au vu de ses performances moyennes de la saison. Le Campinois, revenu à un haut niveau athlétique après sa grave blessure de l'année passée, a péché dans le sprint. Victime de la débauche d'énergie consentie durant la course, de la fatigue qui obère la lucidité au moment du choix, du poids des ans qui diminue les qualités de détente.
Si l'hypothèse de sa retraite était évoquée en cas de victoire -son équipe avait préparé le champagne, selon les journalistes belges-, cette "défaite" change la donne. Boonen l'a affirmé: "Je n'ai pas de raisons de ne pas revenir." S'il avait gagné, l'écart par rapport à son premier succès (2005, soit onze ans), aurait été le plus important de l'histoire de la course. Ce record lui est encore accessible. Mais, a-t-il remarqué avec lucidité, "je n'aurai pas une occasion pareille chaque année".
SEP VANMARCKE (BEL/Lotto NL, 4e): la supériorité gâchée
Le Belge a échoué à faire la décision dans le secteur-clé du Carrefour de l'Arbre à une quinzaine de kilomètres de l'arrivée. Il était le plus fort du groupe de tête à ce moment de la course mais insuffisamment pour distancer les quatre autres coureurs logiquement coalisés pour revenir sur lui. "J'ai eu le sentiment d'être le meilleur sur les pavés. J'aurais aimé un meilleur résultat", a-t-il regretté à l'arrivée.
Son équipe semble en avoir tiré les conséquences si l'on en croit le quotidien néerlandais De Telegraaf. Elle se séparerait en fin de saison de Vanmarcke qui a été recruté en 2013 dans l'optique des classiques pavées mais a surtout cumulé les places d'honneur (cinq fois dans les quatre premiers du TOUR DES FLANDRES ou de PARIS-ROUBAIX).
L'EQUIPE SKY ( Ian Stannard 3e, Luke Rowe 14e): le nouvel échec
A 55 kilomètres de Roubaix, tout allait pour le mieux pour la formation britannique qui comptait à l'avant quatre coureurs, dont l'épatant néo-pro italien Gianni Moscon (21 ans), déjà remarqué aux Strade Bianche (18e). Mais deux chutes successives (Moscon et Rowe, puis Puccio) ont fait perdre en quelques instants leur avantage numérique aux maillots noirs.
Fatigue ou, plus probablement, problème de pression de pneumatiques ? Toujours est-il que Stannard s'est retrouvé seul dans le final, sans pouvoir ramener à son équipe, toute-puissante dans le TOUR DE FRANCE, son premier "monument". La quête se poursuit mais le directeur sportif, Servais Knaven (ancien vainqueur à Roubaix), a préféré faire contre mauvaise fortune bon coeur: "Voir Ian (Stannard) sur le podium, c'est vraiment grand !"
Peter Sagan (SVK/Tinkoff, 11e) et Fabian Cancellara (SUI/Trek, 40e): le plantage
Les deux grands favoris ont perdu la course très tôt, dès lors qu'ils étaient contraints à effectuer eux-mêmes une interminable course-poursuite. Sagan s'est retrouvé une nouvelle fois esseulé malgré l'apparition inattendue à ses côtés de son frère aîné Juraj (51e). Cancellara a pu compter jusqu'à Orchies sur le dévouement du Belge Jasper Stuyven avant que le Suisse chute sur les pavés de Mons-en-Pévèle et capitule.
Pour ses adieux, "Spartacus" est sorti de l'arène roubaisienne sans la gloire espérée. Il a même chuté après l'arrivée. Comme le symbole d'une journée à oublier pour le Bernois, maintenant tourné vers son prochain objectif, la conquête du maillot rose du Giro qui commence le 6 mai, à Apeldoorn (Pays-Bas), par un contre-la-montre.